En Grande-Bretagne, les 100 premiers jours d’une coalition en sursis
Quand, le 11 mai dernier, le conservateur David Cameron devient, à 43 ans, le plus jeune Premier ministre britannique depuis deux siècles, les bookmakers ne donnent pas cher de cette alliance contre nature entre des tories de droite et des libéraux-démocrates de centre-gauche. Cameron allait se retrouver pieds et poings liés, et être contraint de mettre de l’eau dans son vin conservateur, prédisaient les analystes politiques.
Le jeune Premier ministre les a tous fait mentir.
_ Les cent premiers jours de la coalition, la première depuis la Seconde Guerre mondiale, ont été tout sauf timorés. Le chef du gouvernement de Sa Gracieuse Majesté s’est lancé dans une réforme radicale du pays : cure d’austérité sans précédent, désengagement partiel de l’Etat dans l’éducation, la santé publique…
Brokeback Mountain
Au jeu de la coalition, c’est – pour l’instant – le chef de file libéral, Nick Clegg, devenu vice-Premier ministre, qui semble avoir perdu le plus. Son parti s’effondre dans les intentions de vote (12% contre 23% lors des dernières législatives).
Nick Clegg continue d’être caricaturé comme le caniche de Cameron.
Reste à savoir combien de temps durera l’histoire d’amour du couple Clegg/Cameron, qui a fait naître des comparaisons avec le film Brokeback Mountain sur l’histoire d’amour de deux cow-boys homosexuels.
D’autant que les syndicats fourbissent leurs armes et promettent un "automne de la colère" quand, le 20 octobre, David Cameron et Nick Clegg annonceront un nouveau tour de vis budgétaire. Le mécontentement, jusqu’alors assez sourd, pourrait éclater.
Gilles Halais, avec agences
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