Espagne : tous les signaux sont au rouge
Risque bancaire, taux d'emprunt, endettement de l'Etat et des régions : l'Espagne s'enfonce dans une situation alarmante.
L'Espagne s'enfonce dans une situation alarmante. Risque bancaire, taux d'emprunt, endettement de l'Etat et des régions : mardi 24 juillet, tous les signaux étaient au rouge. FTVi revient sur cette crise qui n'en finit pas de s'aggraver.
• Pendant que les taux d'emprunt grimpent, la Bourse continue sa dégringolade
Mardi, la Bourse de Madrid a terminé en forte baisse, cédant 3,58% à 5 956,3 points, son plus bas niveau depuis le 1er avril 2003. Du côté des taux d'emprunt à 10 ans, l'Espagne bat également des records. Ils atteignaient 7,63% en fin de journée, un niveau jamais atteint et tout à fait insoutenable sur la durée. Avec des taux aussi élevés, "c'est impossible de se financer" et Madrid peut tenir "deux mois", pronostique Daniel Pingarron, analyste de la maison de courtage IG Markets. La maison de courtage Renta4 complète : "A court terme, l'unique solution passe par une action de la Banque centrale européenne (BCE) pour voir un relâchement des taux", notamment par un achat de dette espagnole.
• Les régions espagnoles inquiètent les investisseurs
Au risque étatique et bancaire s'ajoute le risque régional, souligne le journal El Economista (lien en espagnol). En effet, la région de Catalogne aurait l'intention de faire appel à son tour à Madrid pour recevoir une aide financière, après une demande en ce sens formulée dimanche par Valence, a indiqué mardi le responsable de l'économie du gouvernement catalan. Interrogé par la BBC sur un éventuel appel de la Catalogne aux finances du gouvernement espagnol, Andreu Mas-Colell a répondu : "Oui. La situation actuelle est que la Catalogne ne dispose pas d'autre banque que le gouvernement espagnol."
"La situation des régions, qui paraissait sous contrôle en début d'année, s'est donc détériorée" et "sur les dix-sept régions espagnoles, près de six demanderaient l'aide de l'Etat", estime Cyril Regnat, analyste chez Natixis. Cette situation explique, en partie, la réaction particulièrement violente sur les marchés obligataires, précise El Economista, jugeant "souhaitable que les autorités européennes apportent une réponse suffisante pour calmer les tensions sur le marché".
• Vers un "plan de sauvetage global assoupli"
L'Espagne envisage également de recourir à un "plan de sauvetage global assoupli" avec une ligne de crédit, pour faire face à une échéance d'environ 28 milliards d'euros qu'elle doit payer en octobre, affirme El Economista. Un communiqué publié mardi par Madrid et démenti par la France et l'Italie demandait par ailleurs "l'application immédiate" des accords du sommet de Bruxelles fin juin.
Mais pour Patrick Jacq, stratégiste chez BNP Paribas cité dans Le Parisien, "la vitesse à laquelle la situation du pays se détériore est plus rapide que celle d'une possible réaction européenne".
L'Espagne, l'Italie, la Grèce et même les pays européens plus solides sont chahutés par les investisseurs. Comme l'a montré l'agence de notation Moody's, qui a abaissé lundi soir de "stable" à "négative" la perspective pour l'Allemagne, les Pays-Bas et le Luxembourg, trois pays notés "triple A", en raison de "l'incertitude croissante" sur la crise en zone euro.
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