Espagne : les élections législatives vues de Catalogne
Dans ce quartier populaire, on cherche d'abord à aider les habitants en difficulté. C'était l'une des promesses de la nouvelle maire Ada Colau. Derrière le bureau installé fin novembre entre deux portes, Cristina Buscarons explique comment faire des économies de gaz, d’électricité et d’eau. Face à elle, Isabelle. Elle est venue demander de l’aide. "Je suis venue parce que j’ai des problèmes financiers. J’élève seule cinq enfants. Le gaz, l’électricité et l’eau représentent 40% de mon salaire. Il y a aussi la nourriture et l’appartement. A la fin du mois, il me reste 200 euros pas plus ", raconte-t-elle
Ce bureau chargé de la pauvreté énergétique aide les habitants à renégocier leurs contrats et à réduire leur consommation d’énergie en changeant leurs habitudes. "Quand la situation économique était plus favorable, qu’il y avait du travail, les gens ne faisait pas attention aux factures. Ils ne regardaient pas ce qu’ils dépensaient. Quand ils ont perdu leur emploi, ils se sont rendus compte qu’ils payaient beaucoup sans le savoir', explique Cristina Buscarons.
La question épineuse de l’indépendance ignorée par les grands partis
Grâce à Podemos, la ville de Barcelone applique une réelle politique sociale. Mais le parti sait qu’en Catalogne, pour faire un bon score, il faut aborder la question cruciale de l’indépendance de cette région. Le mois dernier, les Catalans ont voté massivement pour cette option, mais la consultation a été déclarée illégale. Pour Francesc Bellavista, militant indépendantiste, l’émergence de nouveaux partis sera la clé. "Podemos propose une solution de radicalité démocratique. C'est à dire que si en catalogne on demande un référendum, on va accorder ce référendum. On va négocier la question, on va négocier la date, et là ce serait plus facile. Avec le reste des partis politiques espagnols on n'attend rien", explique-t-il. Selon Ivan Serrano, politologue à l’université de Barcelone, le thème de l’indépendance a même disparu de la campagne au fur et à mesure. "Les grands partis, Ciudadanos, le Parti populaire, le PS, ont une certaine conception de l’Espagne et pensent aux dégâts d’une réforme territoriale. Donc je suppose qu’aucun parti n’avait intérêt à parler de cette problématique s’il voulait gagner des voix ", analyse-t-il. Ivan Serrano suivra avec attention les résultats dimanche. Une élection aussi serrée, sans majorité absolue, ce n’est jamais arrivé en Espagne. Vivre cette élection, sourit-il, c’est comme être un fan de foot qui va assister à la finale de la Ligue des Champions !
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