Espagne : Podemos se cherche un second souffle
Podemos sera-t-il le prochain Syriza grec ou tout simplement un feu de paille ? A un mois des élections municipales et régionales espagnoles, le 24 mai, le numéro trois du parti, Juan Carlos Monedero, a donné sa démission. Un coup de théâtre qui risque d'affaiblir le parti de gauche radical, déjà en baisse dans les intentions de vote.
Madrid, quartier populaire de Lavapiés. Un rideau de fer couvert de grafs et derrière, un tout petit local, quelques meubles de récup'. C'est là que les volontaires tiennent les permanences, avec leur ordinateur personnel. Les Madrilènes passent pour discuter, dire leur colère contre la corruption des élites politiques. Podemos a pris racine sur le mouvement des indignés né en 2011. Sa mue en parti est récente (janvier 2014) mais il s'appuie toujours sur un sentiment d'injustice sociale.
"En Grèce, ils ont réussi ! On a la foi, on veut tout changer" (Manuel, militant de Podemos)
Tout changer c'est aussi mettre fin au bipartisme de la classe politique espagnole, où la droite et les socialistes se partagent le pouvoir depuis 38 ans. C'est "la casta" (la caste) que dénonce Podemos.
Le discours porte auprès des jeunes, avides de changement, et pas encore bénéficiaires de la reprise économique. Chez les 15-25 ans, un jeune sur deux est au chômage. Difficile de s'inventer un avenir en Espagne. Pour trouver un travail, beaucoup partent à l'étranger.
Sur le fond, les analystes critiquent surtout le manque de précision du programme de Podemos, qui s'inspire à la fois du populisme latino-américain et de la social-démocratie à l'européenne. Pour les politologues, après le succès des européennes, le vrai test, ce seront les élections locales. D'autant que Podemos pour l'instant n'est prêt à faire alliance avec aucun des autres partis traditionnels.
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