Euthanasie : le Vatican conteste une décision de la justice italienne
Le 18 janvier 1992, un accident de la route l'a plongée dans le coma. Eluana Englaro avait alors 20 ans. Depuis, son état ne s'est pas amélioré. Et ne s'améliorera jamais, selon les médecins. Le père de la jeune Italienne se bat donc pour obtenir le droit de laisser mourir sa fille, en interrompant son alimentation.
Après neuf ans de bataille juridique, le père d'Eluana Englaro vient d'obtenir gain de cause : la Cour d'appel de Milan l'autorise à interrompre "l'hydratation et l'alimentation forcées" qui maintiennent en vie sa fille. Le tribunal a retenu qu'il était prouvé que "l'état végétatif permanent était irréversible" et que la jeune femme "aurait préféré mourir qu'être maintenue en vie de manière artificielle" si elle avait pu s'exprimer.
Le Vatican réclame un jugement "plus serein"
Jugement qui a aussitôt provoqué la colère du Vatican, pour qui l'alimentation des patients dans un "état végétatif" est "obligatoire". L'Eglise catholique estime donc que cette décision de la Cour d'appel justifie "de fait un acte d'euthanasie". Mgr Rino Fisichella, le président de l'Académie Pontificale pour la Vie demande un nouveau jugement : la décision doit "faire l'objet d'un appel devant une juridiction supérieure" qui aura la possibilité "de se prononcer avec plus de sérénité et moins d'émotivité".
Ce n'est pas la première fois que l'Italie se retrouve face à la difficile question de l'euthanasie : le cas de Piergiorgio Welby, un Italien atteint de dystrophie musculaire et qui réclamait le droit de mourir, avait provoqué une immense émotion et mis en lumière le vide juridique existant dans la péninsule pour refuser un traitement médical, un droit pourtant reconnu par la Constitution italienne. L'un des médecins de Piergiorgio Welby a finalement débranché son respirateur artificiel, provoquant sa mort en décembre 2006.
_ L'Eglise catholique lui avait refusé des obsèques religieuses au motif que sa volonté de mourir "affirmée publiquement et de façon répétée (...) contrastait avec la doctrine de l'Eglise".
Céline Asselot avec agences
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