Le profil trouble de l'auteur de la fusillade de Munich
L'auteur de la fusillade était un Germano-Iranien de 18 ans au profil psychiatrique instable, fasciné par les tueries de masse.
Le profil de l'auteur de la fusillade de Munich est au cœur de toutes les discussions outre-Rhin. Selon les premiers éléments communiqués par la police, ce Germano-Iranien de 18 ans souffrait de problèmes psychiatriques. Identifié comme David Ali Sonboly, le jeune homme, né à Munich, était le fils d'un chauffeur de taxi et fréquentait une école de la ville.
Une attaque réfléchie, avec un piège sur Facebook
Après la tuerie, il a été blessé par un tir d'une patrouille de police puis s'est donné la mort, à quelques centaines de mètres du centre commercial. Après avoir inspecté son sac à dos, les enquêteurs ont retrouvé environ 300 munitions, ce qui laisse penser que David Ali Sonboly voulait tuer un nombre encore plus important de personnes.
Inconnu des services de police, le jeune homme a agi seul, en préparant méticuleusement son attaque. Selon la police et le ministre de l'Intérieur allemand, en effet, il avait tendu un piège en "piratant" le compte Facebook d'une jeune femme, afin d'inviter ses victimes au restaurant McDonald, le premier endroit où il a frappé. Sous une fausse identité, il avait promis des réductions aux curieux, pour les inciter à se rendre au fast-food.
Discret dans le quartier
A l'aube, samedi, les forces de l'ordre ont effectué une perquisition dans la chambre occupée par le jeune homme, au cinquième étage d'un immeuble de logements sociaux, situé dans le quartier Maxvorstadt, plutôt aisé. De l'avis d'une voisine, David Ali Sonboly était "une bonne personne (...) qui riait comme toute personne normale (...). Je ne l'ai jamais vu en colère, je n'ai jamais entendu de problème avec la police ou avec les voisins."
Le jeune homme vivait avec ses parents et son jeune frère dans un trois-pièces. Selon le voisinage, son père et sa mère sont tous deux Iraniens. Le père travaillait comme chauffeur de taxi et la mère est une ancienne employée de la chaîne de grands magasins Karstadt. Ils étaient tous deux arrivés comme demandeurs d'asile, à la fin des années 1990. David Ali Sonboly avait fréquenté l'école du quartier.
Fasciné par les tueries
La perquisition a permis d'en savoir davantage sur le profil de l'assaillant. "Nous avons trouvé des éléments montrant qu'il se préoccupait des questions liées" aux auteurs de tueries, a résumé indiqué le chef de la police de Munich, Hubertus Andrä. Les policiers ont notamment découvert des articles de journaux et des livres, dont Amok in Kopf (La Folie en tête), un ouvrage consacré au phénomène des tueries de masse aux Etats-Unis.
Selon une source policière citée par l'agence DPA, il était fan de jeux vidéos de guerre et, plus symptômatique, un admirateur d'un jeune Allemand de 17 ans qui avait perpétré un massacre dans son école près de Stuttgart en 2009. L'auteur de la fusillade a suivi de près l'attaque à la hache dans un train bavarois, revendiquée par le groupe Etat islamique.
"Sans motivation politique"
Une vidéo diffusée peu après l'attaque montre le jeune homme, vêtu de noir et un pistolet à la main, sur le toit d'un édifice du centre commercial. Copieusement insulté par un voisin, David Ali Sonboly lui répond en hurlant : "Je suis Allemand, je suis né ici (...). J'étais en traitement hospitalier". Ses motivations restent troubles. Selon le ministre l'Intérieur allemand, Thomas de Maizière, il avait probablement été victime, dans le passé, de "harcèlement" par d'autres "jeunes de son âge". Le procureur indique qu'il souffrait d'une "forme de dépression" et ses voisins décrivent un jeune homme discret et isolé.
Selon les enquêteurs, en tout cas, la fusillade de Munich n'a aucun lien avec le groupe Etat islamique. "Nous partons du principe qu'il s'agit dans cette affaire d'un acte classique d'un forcené" ayant agi "sans motivation politique", a résumé le procureur de Munich (sud de l'Allemagne) Thomas Steinkraus-Koch. Hubertus Andrä évoque un "lien évident" avec l'attentat commis en Norvège par Anders Behring Breivik, cinq ans après le massacre. Mais rien n'indique qu'il ait partagé les opinions politiques radicales du Norvégien.
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