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Génocide arménien : pour la Turquie, Sarkozy devrait balayer devant sa porte

Ankara rejette la pression de Nicolas Sarkozy sur le génocide arménien. Le président français, en visite dans le Caucase, a répété sa demande à la Turquie de reconnaître le massacre de 1915. Le gouvernement turc lui conseille de se préoccuper plutôt de la crise économique mondiale.
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On pouvait s'y attendre: la Turquie ne compte pas reconnaitre de sitôt le génocide arménien. Et ce n'est pas un président étranger en fin de mandat qui va y changer grand chose.

"Il serait mieux, pour la sérénité en France, en Europe et dans le monde que M. Sarkozy abandonne le rôle de l'historien et se creuse un peu la tête pour sortir son pays du gouffre économique." La formule est sèche. Le ministre turc aux Affaires européennes, Egemen Bagis, esquive en une phrase les remarques du chef d'Etat français.

Nicolas Sarkozy s'est rendu dans le Caucase pour tenter de pacifier la région, ce qui passe par la reconnaissance du génocide. Vendredi matin, c'est depuis Erevan, capitale de l'Arménie, qu'il a évoqué son impatience.

Discours qu'il devait répéter dans la journée en Azerbaïdjan et en Géorgie.

Côté turc, la contre-attaque n'a pas traîné. Ahmed Davutoglu, le ministre des Affaires étrangères, suggère à Paris de commencer par balayer devant sa porte. "Ceux qui ne sont pas capables d'affronter leur propre histoire parce qu'ils ont mené une politique colonialiste pendant des siècles, parce qu'ils traitent leurs étrangers comme
des citoyens de seconde zone, n'ont pas à donner une leçon d'histoire à la Turquie."

Erevan considère qu'un million et demi d'Arméniens sont morts en 1915, décimés par l'armée ottomane. La reconnaissance de ce massacre par Ankara était l'une des promesses de campagne du candidat Sarkozy en 2007. Un débat qui n'a pas avancé depuis.

Augustin Arrivé, avec agences

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