"Avec les Géorgiens, on est des peuples jumeaux" : en Ukraine, la population soutient les manifestants de Tbilissi

Les Géorgiens protestent contre leur gouvernement, qui a suspendu le processus de rapprochement avec l'Union Européenne.
Article rédigé par Camille Magnard - Yachar Fazylov
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des manifestants pro-européens font face à la police lors d'une dixième journée consécutive de mobilisation, à Tbilissi, le 7 décembre 2024. (KAREN MINASYAN / AFP)

La nuit du 8 au 9 décembre, des milliers de Géorgiens se sont rassemblés pour la 11ᵉ fois à Tbilissi, la capitale du pays. Ils protestent contre leur gouvernement et sa décision de suspendre le processus de rapprochement du pays du Caucase avec l’Union européenne. Derrière cette vague de contestation, les manifestants affirment leur volonté d'indépendance de cette ancienne république soviétique, vis-à-vis de la Russie, de laquelle le gouvernement actuel est très proche. Ces événements rappellent "la révolution de la dignité" en Ukraine en 2014, suite à laquelle Moscou a commencé à faire la guerre à Kiev.

Andriy, un Ukrainien rencontré sur la place Maïdan à Kiev, revit par procuration la révolution de 2014 avec sa femme Nadiya. "Ça m’étonne que les dirigeants géorgiens soient toujours au pouvoir. Connaissant la force et le caractère des Géorgiens, je pense que ça va bientôt changer", assure-t-il.

Pour les Ukrainiens, leur pays doit aider les Géorgiens

Une révolution, c'est ce que leur souhaite aussi Svitlana, qui attend son bus : "Les Géorgiens, comme les Ukrainiens, chérissent leur liberté. Nous n’acceptons pas qu’on nous impose quelque chose, et si on veut aller vers l’Union européenne, on va y aller ! Avec les Géorgiens, on se ressemble, on est des peuples jumeaux !" 

Depuis 2022, insiste-t-elle, des Géorgiens combattent l’impérialisme russe au côté des Ukrainiens. Une raison supplémentaire de les soutenir, au risque de voir les Russes leur faire à guerre, à leur tour. "De toute façon, il y a déjà eu la guerre en Géorgie, la Russie occupe l’Abkhazie depuis 2008 ! Mais l’Ukraine a répondu à l’agression russe. Avant, tout le monde craignait l’ours russe, et on a montré qu’on pouvait l’affronter."

La semaine dernière, l’Ukraine a pris des sanctions contre le gouvernement prorusse géorgien. Pour Katerina, il faut aller encore plus loin dans le soutien aux manifestants : "Ils nous aident, alors à nous de les soutenir !"

Le reportage de Camille Magnard et Yashar Fazylov

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