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Guerre ouverte entre la Géorgie et la Russie

Le président géorgien a annoncé ce matin que son pays était en {"état de guerre"}. Il accuse la Russie d'avoir bombardé son pays après l'offensive de la Géorgie en Ossétie du Sud. Les deux pays s'accusent mutuellement d'avoir tué des civils. Et le conflit semble s'étendre désormais à l'Abkhazie, l'autre province séparatiste géorgienne. Bernard Kouchner devrait se rendre dans la région {"dès que possible"}.
Article rédigé par franceinfo
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Entre Géorgie et Russie, le point de discorde s'appelle l'Ossétie du Sud. Cette province séparatiste réclame son rattachement à l'Ossétie du Nord, qui dépend de la Russie. Refus de la Géorgie, qui a déclenché, pour conserver la province dans son giron, une offensive dans la nuit de jeudi à vendredi.
_ Mais Tbilissi accuse désormais la Russie, qui soutient le gouvernement séparatiste, de l'avoir attaqué : "La Géorgie est en état d'agression militaire totale: par la marine, l'aviation russes, avec des opérations de grande échelle sur le terrain" affirme le président géorgien, Mikhaïl Saakachvili, qui a déclaré ce matin "l'état de guerre" et demandé le cessez-le-feu.

Mais aux yeux de la Russie, il ne s'agit pas d'une guerre. Juste d'une tentative de "restaurer l'ordre en vigueur en Ossétie du Sud avant
l'escalade du conflit", selon le ministre russe des Affaires
étrangères Sergueï Lavrov.

Guerre de l'information entre Russie et Géorgie

Reste que les des deux pays tentent tous deux de paraître avoir l'avantage : l'armée russe assure s'être emparée de Tskhinvali, la capitale d'Ossétie du Sud, tandis que la Géorgie indique pour sa part toujours contrôler la ville.

Les deux gouvernements s'accusent aussi mutuellement de la mort de civils. Côté géorgien, les autorités déplorent le bombardement de la ville de Gori, dans le nord de la Géorgie, et du port pétrolier de Poti par l'aviation russe et parlent de nombreuses victimes civiles. Une "catastrophe" relativisée par des témoins sur place.

De son côté, le Premier ministre russe Vladimir Poutine dénonce "la politique criminelle" de la direction géorgienne et justifie l'intervention russe, "totalement légitime".
_ Depuis l'Ossétie du Nord, où il est officiellement venu étudier la situation des réfugiés, l'homme fort de Moscou a estimé que les affrontements à Tskhinvali, capitale de l'Ossétie du Sud, ont fait des "dizaines de morts" et des "centaines de blessés".

Loin de s'améliorer, la situation s'est envenimée dans la journée, avec l'ouverture d'un second front, en Abkhazie, l'autre
région séparatiste géorgienne. La Géorgie affirme avoir "repoussé" une attaque de la Russie. Mais les forces abkhazes disent avoir à leur tour attaqué l'armée géogienne pour la repousser.

Une délégation internationale sur place

Autant d'événements qui inquiètent la communauté internationale. Craignant une escalade de la violence dans le Caucause, les Etats-Unis, l'Union Européenne et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont décidé d'envoyer une délégation sur place pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu. Le ministre français des Affaires Etrangères Bernard Kouchner devrait aussi se rendre sur place "dès que possible" pour proposer "une sortie de crise", annonce l'Elysée ce soir.

Mais à l'ONU, pas d'unanimité sur le dossier. Une nouvelle réunion du Conseil de sécurité se tiendra aujourd'hui. Hier, le conseil a été l'occastion de vifs échanges entre les émissaires russes et géorgiens.

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