Il a été élu samedi nouveau leader du parti travailliste, lors des élections internes à Manchester
Il a battu de peu son frère David, donné largement favori aux débuts des débats pour la succession de Gordon Brown.
Ed, plus novice et plus à gauche que son frère, a notamment remporté les suffrages des membres des syndicats, qui comptent pour un tiers dans le scrutin. Il s'est engagé à tourner la page de l'ère Tony Blair, réformateur du Labour.
Ed Miliband l'a emporté d'un cheveu, avec 50,65% des voix contre 49,35% pour son frère David, au terme d'une campagne de cinq mois, très marquée par le duel fraternel.
La première secrétaire du PS, Martine Aubry, s'est "réjoui de la victoire ce week-end d'Ed Miliband, en lui souhaitant "bon vent" pour "bâtir le 'Next Labor'". Dans un communiqué publié dimanche, elle a salué "l'élection d'un leader qui a l'énergie, la culture historique et la volonté nécessaires pour rassembler et relancer le Parti travailliste". "Soutenu par les syndicats, attaché au rôle de transformation sociale de la gauche, reconnu pour ses engagements très forts dans la lutte contre la pauvreté dans le monde ou le changement climatique, je ne doute pas qu'il saura redonner de la force au Labour", a-t-elle poursuivi.
Ed Miliband opposé aux coupes budgétaires
Le nouveau chef de l'opposition de sa Majesté a prôné dimanche une réduction progressive du déficit public, jugeant dangereuses économiquement et socialement les coupes claires dans les dépenses prévues par le gouvernement. Pendant la campagne des récente législatives, le Labour avait proposé de réduire de moitié en quatre ans le déficit public de la Grande-Bretagne. De son côté, la coalition entre conservateurs et libéraux-démocrates s'est fixé pour objectif d'effacer quasiment complètement le déficit d'ici 2015.
"Je ne suis pas d'accord car (...) cela va infliger des dégâts importants à notre société", a estimé Ed Miliband. "La réduction du déficit, oui, mais à un rythme prudent et de telle manière que cela aide notre économie au lieu de la pénaliser", a-t-il ajouté.
Soutenu par l'aile gauche du parti, il a jugé que la dérégulation du secteur bancaire favorisée par les gouvernements travaillistes de Tony Blair et de Gordon Brown avait été une erreur.
Dans une interview au Sunday Telegraph, il assure que "Mon but est de montrer que notre parti est du côté de la classe moyenne étranglée dans notre pays et de ceux qui travaillent dur et veulent aller de l'avant". "Mon but est de ramener le parti au pouvoir".
Il s'est également élevé contre l'image de gauche souligné par la presse conservatrice dimanche. "Franchement, ces images comme "Ed le Rouge" sont à la fois fatigantes et aussi stupides", a-t-il rétorqué.
Selon la BBC, il aurait proposé à son frère de prendre le portefeuille clé des Finances, ce qui donnerait une crédibilité économique à l'opposition. La composition du "shadow cabinet" doit être annoncée d'ici le 7 octobre.
Un leader plus proche des syndicats
Ed Miligan, vu comme l'étoile montante du Labour, succèdera à la tête du parti à Gordon Brown, l'ancien Premier ministre contraint à la démission après sa cuisante défaite électorale.
Cinq candidats en tout briguaient les suffrages du congrès annuel du Parti travailliste réuni à Manchester.
Ed Miliband, qui a été ministre de l'Energie et du changement climatique est légèrement plus marqué à gauche de son frère défait. Ce dernier était encore en tête dans les sondages du parti travailliste samedi matin.
Brown lui avait confié la rédaction du programme de campagne pour les élections législatives de mai.
Pour les observateurs, le vainqueur de la primaire travailliste n'abandonnera pas la ligne centriste du "New Labour", qui a permis à Tony Blair de remporter trois législatives de 1997 à 2005.
Le futur patron du Labour devra mener la riposte à la thérapie de choc que prépare le gouvernement de David Cameron et dont les détails seront connus le 20 octobre.
Selon un sondage YouGov publié mardi par The Sun, le Labour est revenu à la hauteur des conservateurs dans les intentions de vote, à 39 %.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.