Italie : turbulences politiques après la condamnation de Berlusconi ?
"Sa condamnation est comme la chute du Mur de
Berlin ", a lancé le populiste Beppe Grillo après la décision de la Cour de cassation de
condamner à un an de prison Silvio Berlusconi pour fraude fiscale. Mais au-delà
de l'envolée du fondateur du Mouvement Cinq Etoiles, quelles conséquences pour
la vie politique italienne ?
Figure incontournable de la vie politique
Trois fois président du Conseil, quatre fois ministre,
Silvio Berlusconi pèse sur la vie politique italienne depuis deux décennies. A
76 ans, "Le Cavaliere" est toujours sénateur. Mais peut-être pas pour
longtemps. Outre la peine de prison, la Cour de cassation a également décidé un
réexamen de l'interdiction prononcée en appel d'occuper un poste officiel
pendant cinq ans.
"C'est un acharnement judiciaire " (Silvio Berlusconi)
Mais plus que ses mandats, c'est l'influence de Silvio
Berlusconi sur la droite italienne qui fait craindre des remous à la rentrée
prochaine. Dans une vidéo, l'ancien président du Conseil a indiqué qu'il entendait
relancer "Forza Italia", le parti qu'il a fondé en 1994 lors de son
entrée en politique. Quant à son autre formation, le PDL, elle fait partie de
la fragile coalition au pouvoir. "Nous devons continuer à combattre, à
faire de la politique ", a poursuivi Silvio Berlusconi.
Un gouvernement déstabilisé
Signe de la nervosité qui règne dans le paysage politique
italien, le chef du gouvernement, Enrico Letta, a pris la parole dès l'annonce
de la condamnation du "Cavaliere". Il a appelé à la
"sérénité" et au "respect de la magistrature et de ses
décisions " avant de mettre en avant "l'intérêt de l'Italie ".
Arrivé au pouvoir en avril dernier après de longs mois de
crise politique, le président du Conseil sait que sa coalition est fragile. La semaine dernière, une motion de censure de l'opposition
contre le ministre de l'Intérieur a été soutenue par plusieurs élus du parti de
gauche au gouvernement.
Appels au calme
De fait, plusieurs voix à gauche s'interrogent sur l'avenir
du gouvernement : "Il n'est pas possible que le Parti démocrate (gauche)
puisse rester allié du parti de Silvio Berlusconi ", a estimé le chef d'un petit
parti de gauche proche du PD. Le président de ce dernier a assuré qu'il
"suivra avec attention le comportement du PDL " et demande à la droite
"un comportement responsable ".
Le président italien Giorgio Napolitano a de son côté appelé
a demandé "que les intérêts de l'Italie prévalent sur les intérêts partisans
(...) Les divisions empêchent depuis trop longtemps la mise en œuvre des réformes "
alors que le pays travers sa plus longue période de récession depuis la fin de
la Seconde guerre mondiale.
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