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L'Ukraine entre promesse de remaniement et nouvelles barricades

Le président Viktor Ianoukovitch a annoncé vendredi un remaniement de son gouvernement pour la semaine prochaine et promis des amendements à la loi anti-manifestation. Malgré ces annonces, les manifestants continuent de tenir le siège de la place de l'Indépendance à Kiev, érigeant de nouvelles barricades sur les grandes artères de la capitale. L'opposition a demandé une médiation internationale.
Article rédigé par Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Ivan Vakolenko Maxppp)

La situation
en Ukraine, en proie à un mouvement de contestation déclenché fin novembre par
le refus du président Victor Ianoukovitch de signer un accord d'association
avec  l'Union européenne au profit d'un
rapprochement avec la Russie, était toujours extrêmement tendue vendredi.

La place de
l'Indépendance restait occupée par des partisans de
l'opposition. Derrières des barricades pouvant atteindre plusieurs mètres de
haut, et dans un froid glacial, les manifestants tiennent le siège de ce haut lieu de la Révolution
orange de 2004, qui a pris ces derniers jours des allures de forteresse, tout comme récemment la rue Instituska, une des artères principales de Kiev, où des barricades ont également été érigées.

Certains
militants de Spilna Sprava (Cause commune) ont par ailleurs réussi à pénétrer
dans les bâtiments du ministère de l'Agriculture, tandis que d'autres manifestations étaient signalées en province, notamment dans l'Ouest du pays, où les
manifestants occupaient les bâtiments publics de six régions.

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Le
gouvernement va être remanier

Après l'échec d'une deuxième rencontre avec les chefs de file de la
contestation jeudi
, le président ukrainien, Viktor Ianoukovitch, a pourtant tenté de
calmer les esprits vendredi. Cité par l'agence Interfax, il a annoncé un
remaniement du gouvernement lors d'une réunion extraordinaire
du Parlement qui se tiendra mardi prochain. Il a également annoncé la libération des manifestants arrêtés et s'est
dit prêt à amender la loi limitant le droit à manifester. Depuis l'adoption de ce texte controversé la semaine dernière, deux manifestants, selon le chiffre officiel, sont morts, tués par balles. L'opposition parle de cinq
victimes.

Evoquée jeudi, la démission du gouvernement en revanche ne semble plus être à l'ordre
du jour. Viktor Ianoukovitch, tout en 
promettent vouloir faire tout ce qu'il peut "pour mettre fin à ce
conflit et à la violence", a prévenu vendredi que faute d'accord avec
l'opposition il emploierait  "tous
les moyens légaux" pour régler la crise. Parallèlement, il a nommé un tenant de la ligne dure, Andriï Kliouïev, à la tête
de l'administration présidentielle.

L'opposition appelle à une médiation internationale

Persuadée d'être dans l'impasse,
l'opposition a appelé à une médiation internationale au plus haut
niveau. Alors que le commissaire européen chargé
de l'Elargissement, Stefan Füle, devait se rendre à Kiev vendredi, la voix diplomatique de l'Union européenne, Catherine Ashton, est attendue dans la caiptale ukrainienne la semaine prochaine.

Déjà, de nombreuses voix se
sont élevées contre la répression des manifestations. La Maison Blanche a exhorté
Ianoukovitch à trouver une "solution pacifique" tandis que Paris, Berlin,
Olso, Stockholm et Tallinn ont convoqué vendredi les ambassadeurs d'Ukraine afin de leur
signifier leur condamnation des récentes violences. 

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