La Belgique à l’aube d’une nouvelle crise politique
Eviter toute confrontation, qui risquerait d’être fatale à l’équilibre politique précaire.
Le Premier ministre Yves Leterme va prendre des contacts dès ce week-end pour tenter de trouver une solution négociée. Et éviter ainsi de se retrouver plongé dans l’impasse, un mois à peine après sa prise de fonction.
Les tensions entre les deux communautés belges avaient fait craindre l’éclatement du royaume. Les sujets qui fâchent avaient été mis en sourdine depuis la constitution du cabinet d’Yves Leterme le 20 mars dernier. Mais la trêve semble déjà terminée : la semaine prochaine, la question de l’arrondissement électoral bilingue de Bruxelles-Hal-Vilvorde – dit "BHV" – sera de nouveau abordée au parlement.
Quelque 120.000 à 150.000 francophones vivent dans cet arrondissement. Au nom de l’hégémonéité linguistique de la Flandre, les partis néerlandophones réclament la scission de la circonscription "BHV". Cela aurait pour conséquence d’interdire aux francophones de Hal et de Vilvorde de voter pour des candidats francophones de Bruxelles aux législatives. Ou d’avoir droit à des procédures judiciaires en français.
Les francophones s’y opposent. Ils craignent de se retrouver isolés au milieu d’un million de Flamands si ce lien est rompu avec Bruxelles. Usant de leur majorité à la Chambre (les Flamands représentent 60% des 10,5 millions de Belges), les néerlandophones tendent de passer en force pour scinder "BHV". La proposition de loi pourrait arriver devant la Chambre dès mercredi, ou la semaine suivante.
Pour Yves Leterme, chef de file des chrétiens-démocrates flamands, l’équation politique est très délicate. Il doit à la fois préserver son gouvernement et donner des gages à l’opinion néerlandophone, lui qui avait déclaré, peu avant son arrivée au pouvoir, qu’il suffisait de "cinq minutes de courage politique" pour scinder "BHV".
Gilles Halais avec agences
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