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La Belgique cède dix hectares aux Pays-Bas et modifie ses frontières, une première depuis 1843

Fixée au XIXe siècle sur le cours de la Meuse entre Maastricht et la commune belge de Visé, cette partie de la frontière entre les deux pays est l'objet de tractations depuis 1961. 

Article rédigé par franceinfo
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Le changement de frontière se fera sur la commune de Visé (Belgique), où la Meuse fait office de frontière naturelle avec les Pays-Bas.  (GOOGLE MAPS / FRANCEINFO)

C'est un échange de quelques hectares peu ordinaire. La Belgique et les Pays-Bas vont signer un traité de correction de la frontière entre les deux pays frontaliers. L'accord devait être validé lundi 28 novembre par le roi Philippe et son homogue hollandais, le roi Willem Alexander.

Une fois en vigueur, la Belgique sera plus petite d'une dizaine d'hectares, indique Le Soir. Dans le détail, "la presqu’île de L’Ilal (13 hectares) fera en effet partie des Pays-Bas ; la presqu’île Petit-Gravier (3 hectares) deviendra, elle, belge."

C'est "la preuve que des frontières peuvent être modifiées de manière pacifique", a commenté lundi 28 novembre le Vice-Premier ministre belge Didier Reynders dans La Libre. Cette modification s’opère à hauteur des villes néerlandaises de Maastricht et de la ville belge de Visé, au nord-est de la Belgique, où la Meuse fait office de frontrière.

"Une rectification purement pacifique"

Fixée en 1843 sur la base du cours de la Meuse, cette partie de la frontière entre les deux pays est l'objet de tractations depuis 1961, date à laquelle il a été décidé de redresser le lit du fleuve pour y faciliter la navigation. "Des terres belges se sont ainsi retrouvées du côté néerlandais du cours d’eau, et vice versa, sans possibilité d’y accéder par voie terrestre", rapporte La Libre.

Pour y remédier, une première tentative de correction des frontières avait été réalisé dans les années 1980. Un projet avorté faute de volonté politique, indique le quotidien belge. Le dossier est revenu sur le devant des relations diplomatiques entre la Belgique et les Pays-Bas en 2012, pour finalement aboutir en juin 2016 sur un protocole d'accord. 

"Il paraît qu’il s’agit du premier traité de rectification de frontières qui ne suit pas les armes. On fait une rectification purement pacifique en bonne amitié avec nos voisins hollandais, en tout bon sens" explique à la RTBF Charles Havard, secrétaire communal de la commune de Visé.

Il s’agit d’une manœuvre purement pratique, il n’y a pas une seule habitation, nous ne perdons pas d’habitants. Ce sont justes des zones naturelles.

Charles Havard, secrétaire communal de la commune de Visé

à la RTBF

Cette modification de la frontière est attendue le 1er janvier de l'année qui suit la ratification du traité par les deux parlements nationaux. Sans doute pas avant 2018.

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