La France accepte d'extrader l'opposant kazakh Abliazov vers la Russie
L'oligarque va contester cette décision devant le Conseil d'Etat. L'Ukraine et la Russie soupçonnent Moukhtar Abliazov d'avoir détourné plus de 6 milliards de dollars lorsqu'il dirigeait la banque.
Moukhtar Abliazov pourrait devoir bientôt quitter sa prison française. Le Premier ministre Manuel Valls a signé, le 17 septembre, le décret d'extradition vers la Russie de l'oligarque et opposant kazakh. Ce décret d'extradition lui a été signifié la semaine dernière dans sa cellule de Fleury-Mérogis (Essonne), où il est actuellement incarcéré, a révélé sa famille dans un communiqué, lundi 12 octobre.
L'Ukraine et la Russie soupçonnent Moukhtar Abliazov d'avoir détourné plus de 6 milliards de dollars lorsqu'il dirigeait la banque BTA, dont il a été l'actionnaire majoritaire avant que l'Etat la nationalise. L'oligarque, qui a fui son pays en 2009 quand sa banque a été nationalisée et déclarée en faillite, nie toute fraude. Quant à ses avocats, ils le décrivent comme "la dernière force d'opposition" au président Noursoultan Nazarbaïev, et estiment que les deux pays agissent "en faux-nez du Kazakhstan".
Un autre recours possible devant la justice européenne
L'opposant s'était d'abord réfugié au Royaume-Uni, où il avait obtenu l'asile politique. Il a fui ce pays en 2012 après avoir été condamné, dans ce pays, à 22 mois de prison pour outrage à magistrat. Arrêté le 31 juillet 2013 dans les Alpes-Maritimes, il est, depuis, incarcéré en France.
La famille de Moukhtar Abliazov a annoncé que l'homme entendait contester cette décision devant le Conseil d'Etat. Cette démarche va suspendre la procédure d'extradition. En cas de rejet de ce recours, l'oligarque pourra également s'en remettre à la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), une démarche très longue, et elle aussi suspensive.
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