Démission de Boris Johnson : invoquant Churchill, le Brexit et les "inepties woke", les prétendants au poste de Premier ministre s'ancrent bien à droite
Après la démission de Boris Johnson de la tête du parti conservateur britannique, jeudi 5 juillet, les candidats pour le remplacer se bousculent au portillon. Ils sont onze à espérer prendre sa place de Premier ministre, début septembre.
Onze candidats, tous très à droite. La démission de Boris Johnson de la tête du parti conservateur britannique, jeudi 7 juillet, a enclenché le processus de succession. Et moins d'une semaine après, ils sont donc onze à vouloir prendre sa place au 10, Downing Street. Pour séduire les députés tories, puis les militants, les prétendants au poste de Premier ministre misent sur une ligne politique très conservatrice.
Musique hollywoodienne et voix off au ton grave, dans sa vidéo de candidature, Penny Mordaunt joue sur l’image d’un Royaume-Uni rêvé, où elle convoque Winston Churchill et Margaret Thatcher. Comme tous ses rivaux, la députée de la circonscription de Portsmouth North veut réduire les impôts, les taxes sur les entreprises et le carburant, par exemple.
Pour la santé publique, chacun y va de ses projets de réductions drastiques. La majorité des candidats souhaitent moins de fonctionnaires, moins de bureaucratie. Seul Rishi Sunak se montre prudent : deux années et demi comme ministre des Finances lui ont appris la mesure.
Pas de retour dans l'Union européenne
Autre point commun : aucun n’envisage de revenir sur le Brexit, présenté comme une "force" pour une "Grande-Bretagne libérée". Tous sont prêts à renier le protocole d'Irlande du Nord, qui établit les règles à la frontière entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande - c'est-à-dire la seule frontière physique entre le Royaume-Uni et l'Union européenne. Unanimité également sur les expulsions de demandeurs d’asile vers le Rwanda. Le projet est maintenu.
Nous devons nous débarrasser de toutes ces inepties "woke". Revenir dans un pays où décrire un homme et une femme en termes biologiques ne signifie pas que vous perdrez votre emploi.
Suella Braverman, candidate à la tête du parti conservateur britannique
Suella Braverman, dans le gouvernement de Boris Johnson depuis 2020, fait référence, en caricaturant, à de vifs débats sur le genre dans les universités britanniques. Une thématique sensible chez les conservateurs. Et là encore, son point de vue est largement partagé par tous les autres candidats.
Le nouveau Premier ministre doit prendre ses fonctions le 5 septembre 2022. En attendant, Boris Johnson continue de s'occuper des dossiers courants.
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