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Brexit : dans le Kent, aux portes du Continent, la perspective d'un "no deal" inquiète les habitants

Dans cette région du sud de l'Angleterre, où transitent les camions qui assurent le transport de marchandises avec l'Union européenne, on se prépare pour éviter des blocages monstres sur les routes.

Article rédigé par Richard Place
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le parking géant en construction à Sevington pour faciliter le stockage et les contrôles douaniers des poids lourds à partir du 1er Janvier. (RICHARD PLACE / RADIOFRANCE)

Des milliers de poids lourds empruntent les routes du Kent chaque jour, direction la France et d'autres pays de l'Union européenne. Dans cette région d'Angleterre se trouvent les principaux ports de la Manche. Ici, les habitants ont pris l'habitude de voir défiler les camions sur l’autoroute. Les études les plus alarmistes leur promettent des embouteillages de 7 000 poids lourds à cause des nouvelles formalités de douanes, à partir du 1er janvier, quand le Brexit entrera en application.

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En prévision, un immense parking est en construction devant la maison de Sharon Swandale, la représentante d’une association de riverains du village de Sevington. "C’est dur de savoir quelle différence il y aura entre un deal ou un no deal, confie-t-elle. On ne sait pas ce que sera la situation pour aller en France. Nous ne savons pas combien de temps les poids lourds devront patienter. Mais si vous comptez trois heures pour chacun des 10 000 camions, ce sera un grave problème."

"Le Kent sera toujours la partie de la Grande-Bretagne la plus proche de la France"

Sur cette autoroute M20, les camions arrivent de toute l'Europe. Ils sont remplis de marchandises importées, absolument indispensables à l'économie britannique. David Foley en sait quelque chose, il est le directeur général de la chambre de commerce du district de Douvres. Il espère bien que ça va durer, avec ou sans accord : "Même si c’est réglé et qu'il y a un deal, ce dont vous pouvez être sûr c’est que cela restera la même chose." La raison est simple selon lui : "Quoi que fassent les politiciens, le Kent sera toujours la partie de la Grande-Bretagne la plus proche de la France. Je pense que vous trouverez ici une majorité de Britanniques qui veulent continuer ces échanges commerciaux fructueux qui profitent énormément aux deux parties."

Avec ou sans accord, il y aura des formalités douanières à partir du 1er janvier. Le Kent s'y prépare pour éviter des blocages monstres sur les routes. Si l'Europe et le Royaume-Uni ne trouve pas de terrain d'entente, il y aura aussi des taxes à l'import et à l'export, une nouveauté qui pourrait coûter cher aux entreprises britanniques. Et qui se répercuterait forcément sur les consommateurs.

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