Le montant global du Brexit réévalué à 100 milliards d'euros
La méthode de calcul de ce que va coûter la sortie du Royaume-Uni de l'UE n'a pas encore été fixée par les négociateurs. Résultat : les estimations divergent.
La facture du Brexit va être salée, mais jusqu'à quel point ? Mercredi 3 mai, le Financial Times a estimé que la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne pourrait coûter près de 100 milliards d'euros au pays. Soit beaucoup plus que les 60 milliards avancés par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.
Selon le Financial Times, cet écart s'explique par le fait que les négociateurs européens ont intégré des coûts supplémentaires liés "au secteur agricole post-Brexit et au fonctionnement administratif de l'Union en 2019 et 2020", conformément à ce que réclament la France, l'Allemagne ou encore la Pologne.
Londres conteste ces chiffres
Le Royaume-Uni ne paiera pas 100 milliards d'euros pour quitter l'Union européenne, a prévenu mercredi le ministre britannique chargé du Brexit, David Davis, interrogé par la chaîne ITV. "Ce que nous devons faire, c'est discuter en détail de ce que sont les droits et obligations", a-t-il déclaré, contestant cette évaluation.
Un responsable européen impliqué dans les négociations a pour sa part déclaré à Reuters ne pas reprendre à son compte le montant de 100 milliards évoqué dans l'article du Financial Times, tout en admettant que certaines évaluations s'avéraient plus élevées, voire beaucoup plus élevées. Ainsi, le cercle de réflexion bruxellois Bruegel a avancé un chiffre de 109 milliards d'euros, parmi d'autres évaluations. Après remboursements, ce montant représenterait un versement net de 65 milliards d'euros, a ajouté ce think tank.
Pas une "punition" pour le Royaume-Uni
Le négociateur en chef de l'UE pour le Brexit, Michel Barnier, a déclaré à plusieurs reprises que les sommes finalement dues par Londres ne pourraient pas être calculées avec précision avant la sortie effective du pays de l'UE. Mais les dirigeants de l'Union souhaitent un accord sur la méthode de calcul avant l'ouverture des pourparlers avec le gouvernement de Theresa May.
En revanche, les comptes devront être soldés entre le Royaume-Uni et l'Union européenne à l'occasion du Brexit, a-t-il soutenu mercredi lors d'une conférence de presse à Bruxelles. "Le Royaume-Uni devra honorer au terme d'un règlement financier unique (...) tous les engagements. Il ne s'agit pas d'une punition ni d'une taxe de sortie", a-t-il expliqué.
L'objectif de Michel Barnier et de son équipe est de se "mettre d'accord sur une méthodologie rigoureuse pour calculer ces engagements" financiers, a-t-il ajouté.
Le Français, désigné par les institutions et les Etats membres pour négocier au nom de l'UE, a refusé de qualifier de "facture" la somme qui sera demandée à Londres, mais aussi d'avancer un quelconque chiffre. "Nous devons solder le passé, c'est clairement établi (...) mais quand bien même nous serons précis sur la méthodologie,on ne pourra pas donner les chiffres définitifs", a-t-il souligné.
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