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Brexit : le Royaume-Uni quitte l'Union européenne et ouvre une page incertaine de son histoire

Dans les semaines à venir, des négociations qui s'annoncent âpres vont s'ouvrir et leur issue reste très incertaine.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des Britanniques célèbrent le Brexit, vendredi 31 janvier 2020, à Londres.  (KATE GREEN / ANADOLU AGENCY / AFP)

Le divorce est prononcé. Après 47 ans de vie commune houleuse, le Royaume-Uni est devenu, vendredi 31 janvier, le premier pays à quitter l'Union européenne. Il aura fallu trois ans et demi de déchirements pour que le grand saut dans l'inconnu, voté à 52% par les Britanniques en 2016, se concrétise.

Aux abords du Parlement de Westminster, après le compte à rebours des 30 dernières secondes précédant l'heure fatidique, une foule de milliers de personnes a exulté, applaudi, et entonné l'hymne national.

Le Royaume-Uni doit désormais s'atteler à la tâche difficile de rebâtir des relations avec le bloc réduit à 27 et amputé de 66 millions d'habitants. Mais aussi les grandes puissances comme les Etats-Unis de Donald Trump qui lui font des appels du pied.

"Ce n'est pas la fin, mais le début"

Peu avant la rupture, le Premier ministre Boris Johnson a prédit que le Brexit, dont il a été un promoteur acharné, serait un "succès retentissant", "quels que soient les obstacles". "La chose la plus importante à dire ce soir, c'est que ce n'est pas la fin, mais le début, le moment où l'aube pointe et le rideau se lève sur un nouvel acte", a-t-il ajouté, lyrique, promettant "le début d'une nouvelle ère de coopération amicale" avec l'Union européenne.

Commerce, sécurité, pêche... Avec Bruxelles, les termes de la coopération doivent être définis d'ici à la fin de l'année. Dans les semaines à venir, des négociations qui s'annoncent âpres vont s'ouvrir et leur issue reste très incertaine. Londres souhaite aboutir en un temps record, avant la fin de l'année, et exclut toute prolongation de la transition au-delà de 2020. Un calendrier jugé très serré à Bruxelles.

Boris Johnson, qui détaillera sa vision en début de semaine prochaine, a déjà clairement annoncé qu'il visait un accord de libre-échange du même type que celui signé par l'UE avec le Canada, sans alignement sur les règles communautaires, quitte à accepter des contrôles douaniers.

Bruxelles, qui craint une concurrence déloyale, a d'ores et déjà prévenu : sans "conditions équitables" en matière d'environnement, de travail ou de fiscalité, pas de "large accès au marché unique".

Des divisions profondes 

L'événement marque un nouvel épisode où tout reste à écrire, mais pas la fin des divisions qui ont fracturé le Royaume-Uni. Les Remainers gardent un goût amer, notamment dans les provinces britanniques qui ont voté majoritairement pour rester dans l'UE, en Ecosse et Irlande du Nord.

"L'Ecosse reviendra au coeur de l'Europe en tant que pays indépendant", a tweeté la Première ministre indépendantiste écossaise Nicola Sturgeon, déterminée à lutter contre le refus de Londres d'autoriser un référendum sur l'indépendance.

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