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La liste Falciani des évadés fiscaux a-t-elle été falsifiée ?

La liste des évadés fiscaux en Suisse livrée par l'ex-informaticien de la banque HSBC Hervé Falciani a été falsifiée par les autorités françaises. C'est ce qu'affirme le quotidien financier suisse Agefi. Selon lui, la liste qui compte 3.000 noms d'exilés fiscaux, aurait dû en contenir plus de 6.000. Ce mercredi matin, sur France Info, Bernard Cazeneuve, le ministre du Budget a une nouvelle fois démenti. 
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Maxppp)

L'affaire remonte à la
fin de l'année 2008. L'ancien informaticien de la banque
HSBC à Genève, Hervé Falciani, révèle des fichiers permettant de découvrir des
milliers d'exilés fiscaux dans le monde. Quittant précipitamment la
Suisse, il est interpellé en France au mois de janvier 2009. Ses disques durs
sont saisis par les autorités françaises et pendant l'été 2009, Eric
Woerth – alors ministre du Budget – 
évoque une liste de 3.000 exilés fiscaux français identifiés grâce à ces
fichiers.

Selon le quotidien financier suisse
Agefi
,
ce chiffre de 3.000 exilés fiscaux est en réalité faux, beaucoup trop
bas. La liste a été "caviardée", falsifiée par les autorités
françaises, explique le journal. Une hypothèse déjà évoquée par Le Monde en
juillet 2012, qui employait alors le conditionnel. "L'Agefi est en mesure
d'affirmer sans conditionnel que le contenu des listes a bien été
modifié
", assène le journal helvète.

Quelque 3.300 noms enlevés

Car
selon l'Agefi, la liste originelle comprenait en réalité 8.993 noms. "En retirant les
doublons, il restait
(selon Le Monde ) 6.313 personnes physiques ou
morales
", détaille le quotidien financier qui explique que le calcul est
vite fait.

"Environ 3.300 noms de clients français de
HSBC Private Bank ont été éliminés".

Le quotidien a notamment pu consulter un
rapport de l'Office fédéral de la police suisse qui a eu en 2010 copie des
fichiers saisis par les autorités françaises sur les disques durs d'Hervé
Falciani. Dans son rapport, l'Office fédéral souligne des incohérences dans ces
fichiers qui ont été modifiés. Selon l'Agefi , "Berne ajoute qu'il 's'agit bien
d'une manipulation volontaire dont le mobile nous échappe'".

Lors de l'arrestation à Menton en France
d'Hervé Falciani, le procureur Eric de Montgolfier avait lui aussi évoqué une
liste de 8.000 noms. Un porte-parole de Bercy, interrogé mardi soir par l'Agence
France Presse
, a lui renvoyé au rapport présenté en juillet 2013 par le
rapporteur du budget à l'Assemblée nationale. Christian Eckert avait infirmé
toute disparition de contribuable.

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