La loi hongroise sur les médias provoque un tollé
A peine quatre jours après avoir pris la présidence tournante de l'Union européenne, la Hongrie provoque la polémique. La classe politique française a critiqué unanimement une législation déjà jugée liberticide par l'Allemagne, la Grande-Bretagne et le Luxembourg.
Le porte-parole du gouvernement, François Baroin a estimé hier que le texte était “incompatible avec l'application d'une certaine idée de la liberté de la presse, validée par tous les traités européens.” Il a entre les lignes demandé à la Hongrie de mettre entre parenthèse sa nouvelle loi.
Même son de cloche dans l'opposition : le Parti socialiste a estimé que la loi était “un très mauvais signe pour l'Europe et pour la liberté de la presse.”Du côté du Modem, cette “loi liberticide” n'a qu'un objectif : “bâillonner la presse.” Europe-écologie en appelle à l'autorité de la Commission européenne et lui demande de “prendre des mesures fermes contre cette dérive”.
La Commission européenne a précédé les critiques du monde politique français. Elle a assuré par l'intermédiaire de son porte-parole qu'il faudrait sanctionner la Hongrie s'il est avéré que sa loi sur les médias est contraire au droit européen. Pour le moment, l'exécutif européen a simplement émis des doute sur le texte. La commissaire en charge du dossier, Neelie Kroes doit se rendre à Budapest demain. Elle aurait demandé peu avant Noël des éclaircissements au gouvernement hongrois, un message resté lettre morte.
Le gouvernement hongrois fait pour le moment la sourde oreille. Il rejette en bloc les critiques des États membres de l'Union européenne.
La loi hongroise prévoit des amendes pouvant aller jusqu'à 730.000 euros pour les médias qui “porteraient atteinte à l'intérêt général, l'ordre public et la morale”, ou qui livreraient des “informations partiales”, sans que ces concepts soient clairement définis.
Thibault Lefèvre, avec agences
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