La reine d'Espagne s'offre une polémique pour son anniversaire
Pour son 70 ème anniversaire, hier, la reine Sofia d'Espagne a eu droit à un concert de musique classique. Mais les gracieux accords n'ont pas pu étouffer les fausses notes qui tintent aux oreilles de la souveraine depuis la sortie du livre “La reine de très près”, de la journaliste Pilar Urbano.
Dans ce livre, la reine exprime son opposition au mariage homosexuel, l'une des principales réformes du gouvernement socialiste du premier ministre Jose Luis Zapatero, en 2005. Elle estime que les homosexuels peuvent certes “vivre ensemble ou s'habiller en mariés”, mais, ajoute-t-elle sous la plume de la journaliste, “ qu'ils n'appellent pas cela mariage, car ça ne l'est pas ”. A celà s'ajoutent des propos sur son opposition à l'avortement, à l'euthanasie, et sa joie de voir un candidat noir en position de devenir président des Etas-Unis.
“Propos vexatoires”
Jusqu'ici, le règne de Sofia d'Espagne a été un sans-faute. Cette catholique pratiquante, très attachée à ses trois enfants et huit petits-enfants, incarnait la royauté avec une présence constante mais feutrée aux bras de son mari, Juan-Carlos. D'où la stupéfaction de la presse espagnole. Le quotidien El Pais estime que si la reine peut avoir une opinion, elle ne doit pas l'exprimer. D'autres médias lui emboitent le pas.
_ Du côté des associations homosexuelles, c'est l'indignation. Le collectif Gay de Barcelone, par exemple, s'indigne de ces “propos vexatoires” et demande le retrait du livre.
Le gouvernement a dû monter au créneau pour défendre une reine qu'il juge “impeccable” et qui donne “une bonne image de l'Espagne”.
Quant à la maison royale, elle publie un communiqué embarrassé. Tout en regrettant “ l'inexactitude” des propos rapportés par le livre, elle rappelle l'attachement de la reine à “toutes les personnes, et sa proximité de ceux qui souffrent, sont poursuivis ou persécutés”.
Selon la presse espagnole, la reine serait “écoeurée” par la polémique.
Grégoire Lecalot, avec agences
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