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La Suède prend la tête de l’Union européenne

La crise économique, le climat, le traité de Lisbonne ou encore les négociations avec la Turquie devraient figurer parmi les principaux dossiers de la présidence suédoise de l'Union européenne. Elle commence aujourd’hui pour six mois.
Article rédigé par franceinfo
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Stockholm devrait notamment chercher à ouvrir un nouveau chapitre d'adhésion avec Ankara. Les négociations menées avec la Turquie sont d'une "grande importance stratégique pour l'Europe", a affirmé le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeld. Mais il a également reconnu qu'il s'agit d'un dossier très sensible, source de divergences entre les Vingt-Sept. Les négociations d'adhésion ouvertes avec la Turquie butent sur des problèmes de droits de l'Homme et le refus d'Ankara de reconnaître Chypre, qui est membre de l'UE, et d'ouvrir ses ports et aéroports aux bateaux et navires chypriotes. Le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel sont hostiles à une adhésion de la Turquie, prônant à la place un partenariat privilégié avec Ankara.

La Suède prend le relais de la République tchèque à la présidence de l'UE. Parmi les grands dossiers à son agenda: la négociation d'un nouveau traité sur le climat à la conférence de Copenhague en décembre et la lutte contre la crise économique en Europe. Favorable à un nouvel élargissement de l'UE, Stockholm devrait également plaider pour l'ouverture de négociations d'adhésion avec la Croatie et l'Islande.

Autre nouvelle bataille qui se profile pour un autre poste clé en Europe : la présidence de l'UE, avec des divergences entre Etats sur le profil de la fonction. La question pourrait être l'un des principaux défis à relever par la Suède. Le poste de président stable du Conseil européen, pour deux ans et demi renouvelable, est l'une des principales innovations du traité de Lisbonne, qui entrera en vigueur si les Irlandais le ratifient en octobre lors d'un nouveau référendum.

Problème: devra-t-il être occupé par un ancien chef de gouvernement de premier plan, tel l'ex-Premier ministre britannique Tony Blair, qui utilisera la fonction au maximum de ses possibilités? Ou faut-il au contraire opter pour une personnalité plus neutre? La Suède penche déjà clairement pour la seconde solution. Mais à Paris, on n'a pas du tout la même vision de ce poste prestigieux. "Si nous avons (le traité de) Lisbonne, moi je souhaite que le premier président du Conseil soit quelqu'un de fort et d'ambitieux, car l'Europe le mérite", déclarait le président Nicolas Sarkozy mi-juin à Bruxelles.

Tony Blair part avec un handicap majeur : la gauche européenne, censée être sa famille politique, "ne veut pas en entendre parler" car il incarne le soutien à la guerre en Irak ainsi qu'une gauche libérale aujourd'hui honnie, dit un responsable gouvernemental suédois, sous couvert de l'anonymat. Du coup, la cote de l'ex-Premier ministre socialiste espagnol Felipe Gonzalez, 67 ans, monte. Il a déjà été porté, fin 2007, à la tête d'un groupe de "sages" appelés à réfléchir à l'avenir de l'UE.

Caroline Caldier avec agences

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