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La zone euro plus que jamais sous pression

Toujours pas d'accord, sur le plan de sortie de crise de la dette. Le sommet de Bruxelles n'a fait que rapprocher un peu les positions française et allemande. Tout se jouera donc mercredi et jeudi, lors du sommet des pays de la zone euro. A moins que, d'ici là, la polémique n'éclate, du côté des pays européens qui ne font pas partie de la zone euro : Grande-Bretagne, Suède et Pologne dénoncent une Europe à deux vitesses...
Article rédigé par franceinfo
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Toujours rien. “Il faudra encore de longues heures de discussions”, avoue même Nicolas Sarkozy, qui se veut tout de même optimiste : un “assez large accord” se dessine, dit-il, sur la manière de renforcer le Fonds de soutien de la zone euro, le FESF, censé stopper la contagion de la crise de la dette.

Deux scénarios sont toujours à l'étude, pour porter le FESF à au moins 1.000 milliards d'euros : l'un propose qu'il agisse comme un système d'assurance partielle de la dette publique de pays en difficulté, l'autre envisage la création d'une sorte de fonds spécial destiné à accueillir des contributions d'investisseurs tiers, et qui pourrait être adossé au Fonds monétaire international. A moins que la zone euro ne se mette d'accord sur un mélange des deux...

D'ici là, la couple franco-allemand fait les gros yeux à l'Italie, qui croule sous une dette de 1.900 milliards d'euros. “Nous avons dit clairement à Silvio Berlusconi que l'Italie doit tout faire pour être à la hauteur de ses responsabilités”, raconte Angela Merkel. Avertissement entendu : Berlusconi a convoqué pour aujourd'hui un conseil des ministres extraordinaire, pour réformer le système des retraites.

Une Europe à deux vitesses ?

C'est peut-être la goutte d'eau qui va faire déborder le vase : Herman Van Rompuy, la patron de l'UE, a été nommé à la tête des réunions des sommets de la seule zone euro.

Voilà qui fait grincer des dents, chez les pays européens qui ne sont pas passés à la monnaie unique - ils sont dix, tout de même. La fronde est emmenée par la Grande-Bretagne, la Suède et la Pologne.

Selon eux, c'est le projet de l'Union à 27 qui est vidé progressivement de sa substance, au profit d'une Europe à deux vitesses. Ceux de la zone euro, obligés d'avancer ensemble, et les autres... Comme le résume David Cameron, “la crise de la zone euro affecte toutes nos économies, y compris celle de la Grande-Bretagne”.

D'où une certaine tension... “Nous en avons assez de vous entendre nous critiquer et nous dire ce que nous avons à faire”, aurait dit Nicolas Sarkozy à David Cameron, selon le Daily Telegraph et The Guardian, qui citent des sources
diplomatiques.

La mise au point se fera sans doute mercredi. Un sommet des 27 est prévu une heure avant celui de la zone euro.

Guillaume Gaven, avec agences

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