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Le Mexique, deuxième économie d'Amérique latine très courtisée par la France
Au nom de la «diplomatie économique» chère au quai d'Orsay, la France signe une série d'accords «sans précédent» avec son hôte, le président mexicain Peña Nieto, dont l'armée a défilé sur les Champs-Elysées le 14 juillet, une première. Le signe aussi d'un réchauffement après la crise diplomatique provoquée par l'affaire Cassez en 2010. Il faut dire que le Mexique affiche une alléchante croissance.
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Deuxième poids lourd de l'économie latino-américaine après le Brésil, le Mexique a terminé l'année 2014 avec une croissance de 2,4%, tandis que les prévisions du FMI pour 2015 tablent sur un résultat de 3,5%.
Gros producteur de pétrole, le pays a pourtant souffert de la chute des cours mondiaux de l'or noir. Le salut est venu du secteur automobile en plein essor puisque le Mexique est devenu le premier producteur du sous-continent américain en 2014, selon les données du Moniteur du commerce international.
Un PIB mexicain appelé à décoller
Pour l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) qui a publié un rapport très complet sur le Mexique en janvier 2015, il convient de saluer le Pacto por Mexico, un «ambitieux programme de réformes structurelles visant à améliorer les conditions économiques et stimuler la croissance». Et si ces réformes sont bien suivies, l'OCDE prévoit une hausse du PIB mexicain de un point de pourcentage par an et par habitant sur les vingt prochaines années.
Une vingtaine d'accords signés entre la France et le Mexique
Sur le site internet du ministère des Finances, à la page Mexique, on peut lire que «le secteur bancaire mexicain est sain, solvable, correctement capitalisé et supervisé selon les meilleures pratiques en matière de normes prudentielles, de gestion des risques, de comptabilité et de gouvernance. Le taux de créances douteuses est l’un des plus bas parmi les émergents (en dessous de 3,5%) et la réforme financière, adoptée définitivement fin 2013, renforce la réglementation du secteur financier.» De quoi rassurer les entreprises françaises qui devraient signer «une vingtaine d'accords» soit avec leurs homologues, soit avec l'Etat mexicain, dans plusieurs domaines comme l'énergie, la santé, l'éducation et la sécurité.
Ainsi, M.Peña Nieto, 48 ans, à la tête du Mexique depuis décembre 2012, se déplace le 15 juillet à Marignane (Bouches-du-Rhône), dans le cadre de sa visite d'Etat de quatre jours, pour découvrir notamment les usines d'Airbus Helicopters et annoncer l'achat de plusieurs hélicoptères militaires Super Puma, avant de participer à un dîner avec le président François Hollande au Musée des civilisations de l'Europe et la Méditerranée (MuCEM) à Marseille.
La question des droits de l'Homme mise sous le boisseau
Mais, concernant le Mexique, quelques nuages planent sur l'enthousiasme des retrouvailles entre les deux pays qui n'ont jamais connu de «relation ausi bonne», selon le porte-parole de la présidence mexicaine. Il s'agit évidemment de la violence et du crime qui sévissent dans le pays. En septembre 2014, le rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, Juan Méndez, avait écrit que le recours au supplice au Mexique était «généralisé» et pratiqué par les militaires et les policiers en toute «impunité». Par ailleurs, tout récemment, Amnesty International au Mexique a révélé que des militaires impliqués dans un probable massacre de 22 personnes en juin 2014 à Tlatlaya (centre) avait reçu l'ordre d'«abattre des délinquants».
De son côté, l'association Reporters sans frontières (RSF), qui réclame une meilleure protection des journalistes, a recensé 86 assassinats de journalistes et collaborateurs de médias en lien certain ou possible avec leur profession, dont 15 sous la présidence de M. Peña Nieto.
Mais, à Paris, nulle évocation de cette image déplorable du Mexique. Savourant la première visite en France d'un chef d'Etat mexicain depuis 18 ans, M. Peña Nieto, dont le parti a remporté les législatives en mai 2015, s'est félicité de la «nouvelle vitalité» des échanges entre les deux pays.
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