Le nombre de demandeurs d'emploi était de 4,612 millions au second trimestre soit 20,05% de la population active
Ce résultat tombe mal. Déjà confronté à la dégradation de ses finances publiques, l'Espagne a vu en outre, en milieu de semaine, la note de sa dette à long terme dégradé d'un cran par l'agence de notation Standard and Poor's.
La ministre socialiste de l'Economie Elena Salgado a reconnu la "gravité" de ces chiffres.
Selon l'Institut national de la statistique (Ine), l'Espagne compte 286.000 chômeurs de plus qu'au trimestre précédent (le taux était de 18,83%) et 602.000 de plus qu'un an plus tôt.
"Ce taux (de 20,05%) est compatible avec un taux de chômage moyen de 19% pour cette année", a toutefois déclaré Mme Salgado, affirmant que la barre des 5 millions ne sera pas atteinte. Son gouvernement a en effet prévu de ramener le taux de chômage à 19% et de réduire les déficits publics de 11,2% en 2009 à 3% en 2013.
L'exécutif estime du reste que l'économie espagnole montre des signes de reprise. Mme Salgado a même relevé vendredi que "la détérioration est beaucoup moins accusée qu'il y a un an", quand le nombre de chômeurs avait explosé de 802.800 personnes en trois mois.
Ce n'est pas le point de vue des syndicats. Le secrétaire général du CCOO, Ignacio Fernandez Toxo a, lui, affirmé que le chômage "n'a pas touché son plus haut" et a critiqué le chef du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero. "Je crois que c'est la douzième fois ou plus qu'il vient nous dire que le chômage va baisser le mois suivant".
"Ces chiffres terribles (...) sont inadmissibles, intolérables pour un pays comme l'Espagne", a lancé le leader de l'opposition de droite (PP), Mariano Rajoy. Ils "requièrent un changement radical de la politique économique maintenant", a-t-il ajouté.
Record de la zone euro
Le taux de chômage espagnol augmente de manière continue depuis l'été 2007, quand il avait atteint un plancher historique à 7,95%, et la dernière fois qu'il a dépassé la barre des 20% remonte au quatrième trimestre 1997 (20,11%).
Le chômage est logiquement devenu la préoccupation numéro un des Espagnols et les socialistes, au pouvoir depuis 2004, sont désormais dépassés par la droite en intentions de vote dans plusieurs sondages.
Les ministères mis au régime
Vendredi, le gouvernement socialiste a approuvé un plan pour supprimer 32 organismes ministériels, essentiellement des directions générales. L'impact direct sur les finances publiques sera toutefois très limité selon la ministre de l'Economie, Elena Salgado, qui l'a chiffré à 16 millions d'euros par an.
Le gouvernement va aussi faire disparaître, par fusion ou extinction, 29 entreprises publiques sur un total de 106, entraînant la suppression de 80 postes de direction, et de 450 postes d'administrateurs.
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