Le parlement régional de Catalogne a approuvé mercredi l'interdiction des corridas, par 68 voix contre 55
Une "initiative législative populaire" était à l'origine du vote. Visant à étendre aux courses de taureaux une loi catalane qui interdit de maltraiter les animaux, elle avait recueilli plus de 180.000 signatures l'an dernier.
La Catalogne est la deuxième région d'Espagne à interdire la corrida, après les Canaries.
Les partisans de la corrida reprochent aux abolitionnistes des arrières-pensées politiques liées au nationalisme catalan. C'est devenu une "question politique" dans une région où "l'idée est de proscrire tout ce qui est espagnol", affirmait mardi l'éditorialiste du quotidien madrilène El Mundo (droite).
Les médias conservateurs voient dans la prohibition une volonté de revanche des hommes politiques catalans, après un récent arrêt du tribunal constitutionnel rognant certains aspects du statut d'autonomie de la région.
Alors que le parti socialiste prévoyait initialement de voter contre l'interdiction, le président régional socialiste José Montilla avait finalement laissé la liberté de vote à ses 37 parlementaires.
Les opposants à la corrida étaient de plus en plus nombreux en Catalogne. L'ILP (initiative législative populaire) promue par la plate-forme "Prou !" (assez) avait recueilli l'an dernier plus de 180.000 signatures pour réclamer la révision d'une loi catalane qui interdit de tuer ou de maltraiter des animaux lors de spectacles publics, à l'exception des courses de taureaux. Des organisations internationales de défenses des animaux réclament aussi l'interdiction d'une pratique qu'ils jugent cruelle et obsolète.
Plusieurs régions d'Espagne, dont celle de Madrid, ont annoncé leur intention d'inscrire la tauromachie à leur "patrimoine culturel" pour protéger cette tradition, mais les anti-corrida gagnent du terrain aussi dans le reste du pays.
Les Canaries ont été la première région espagnole à interdire la corrida en 1991.
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