Cet article date de plus de neuf ans.

Le patrimoine dans toutes les mémoires européennes

Avec cette année plus de 20 millions de participants et plus de 50 000 manifestations dans 50 pays européens, les journées européennes du patrimoine sont devenues peut-être le plus grand rendez-vous européen de l’année. Réconfortant en cette période difficile pour l’esprit européen.
Article rédigé par Dominique Voegele
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
  (EP- 2014)

Le proverbe serait donc d’origine africaine. «Lorsque tu ne sais pas où tu vas, regarde d’où tu viens ». Et de fait, le patrimoine culturel européen reste un marqueur très fort de notre identité. Et l’individu y tient à cette identité, à ce bien commun. Les Journées européennes du patrimoine sont un succès évident et la preuve de ce lien entre l’homme et son histoire européenne.
 
Retour vers le passé
 
Un peu d’histoire, donc…celle des journées bien entendu. Elles sont nées dans l’esprit fertile de Jack Lang, ministre de la culture dans les années 80. Après, la Fête de la musique en 1982, les journées portes ouvertes dans les monuments historiques. Elles doivent se tenir systématiquement le troisième dimanche de septembre. Dès 1985, plusieurs pays européens suivent le mouvement et à Grenade, lors d’une réunion des ministres de la culture, Jack Lang propose d’étendre l’initiative aux pays européens volontaires. En 1991, le Conseil de l’Europe officialise les journées et quelques années plus tard, c’est l’Union européenne qui saute dans le train en marche.
Aujourd’hui, le Conseil de l’Europe et la Commission européenne coopèrent sur ces journées, au pluriel, car une journée ne suffit plus !!!
Notre patrimoine, bien commun, source de respect et d‘apprentissage de l’autre ? Sans doute. Ces journées du patrimoine, leur philosophie et leur réussite montrent que tout n’est peut-être pas pourri dans notre bon royaume non pas du Danemark mais européen. En tout cas ces journées correspondent à la philosophie du Conseil de l’Europe. Et Claudia Luciani, directrice chargée de la gouvernance démocratique au Conseil de l’Europe en est persuadée.


 
 Cette année est consacrée au patrimoine industriel de l’Europe. Un regard particulier car plus immédiat par rapport au temps qui passe. Mais aussi parce qu’il interpelle des notions très proches de nous, comme le travail, et une histoire relativement récente. Il y a de plus de véritables pépites architecturales à rencontrer. Et ce n’est pas un hasard non plus, si depuis maintenant quelques décennies, on ne détruit plus ces témoins du passé mais on les remet en selle, en vie. La Ruhr est devenue capitale européenne de la culture, l’ancienne piscine de Roubaix, musée.


Cette notion d'héritage et de patrimoine culturel vient de faire l'objet d 'un travail du Parlement européen. Les eurdéputés souhaitent une approche plus intégrée de ce patrimoine au niveau des politiques communautaires. Ils insistent également sur l'apparition de nouveaux types de patrimoine en particuklier le patrimoine culturel numérique.
Quant au Conseil de l'Europe, sa Convention Culturelle date de 1954, peu de temps donc après la création de l'institution. Ce texte insistait déjà sur l'importance de ce patrimoine commun dans la compréhension entre les peuples.En 2005, à Faro, une nouvelle Convention soulignait, toujours à l'initiative du Conseil de l'Europe, l'importance du patrimoine culturel pour la défense des valeurs de démocratie et de droits de l'homme alors même que les sociétés se transforment.
En 2013, les statistiques européennes s’étaient interrogées. Titre du sondage, « l’accès à la culture et la participation ». Il apparaissait que la visite des sites patrimoniaux était l’activité culturelle n°1 des européens hors du foyer familial. Tout n’est donc pas perdu, tout n’est pas pourri au Royaume…Pas encore...Car ce même baromètre montrait également une baisse des activités culturelles. Alors, oui, ces journées du patrimoine sont pour le moment une réussite, mais il faut les conserver, les cultiver, les chouchouter.
 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.