Le Premier ministre David Cameron s'est à nouveau retrouvé jeudi sous le feu des critiques au lendemain de son audition
Les voix de l'opposition se sont élevées jeudi en Grande-Bretagne pour dénoncer le caractère évasif de certaines réponses fournies par David Cameron devant les députés de Westminster.
Les critiques portent notamment sur la nature des liens qu'il a entretenus à une certaine époque avec des hauts responsables de l'entreprise New Corps
Selon ses détracteurs, le Premier ministre britannique a manqué une occasion de s'expliquer lorsqu'il s'est agi de clarifier ses relations avec les cadres de News Corp dans le cadre de la tentative de rachat total du bouquet de chaînes satellitaires.
Juste avant que n'éclate le scandale des écoutes et que News Corp ne retire son offre, estimée à près de dix milliards d'euros, le groupe Murdoch cherchait en effet à tout prix à
obtenir l'approbation finale du gouvernement, nécessaire au déroulement de l'opération.
Le Premier ministre est trop évasif dans ses justifications
"A neuf reprises, au moins, David Cameron n'a pas répondu clairement aux questions légitimes qui lui étaient posées quant à savoir s'il avait oui ou non discuté avec des responsables de News Corp à propos de BSkyB", a souligné un porte-parole du Parti travailliste d'opposition, Ivan Lewis, chargé des médias.
A sa décharge, David Cameron a dit aux parlementaires britanniques qu'il n'avait jamais eu de discussions "inappropriées" sur ce sujet avec des cadres du groupe Murdoch.
Mais pour Ivan Lewis, le Premier ministre est trop évasif dans ses justifications.
La veille, le Premier ministre britannique a défendu son comportement mercredi devant le Parlement au sujet des écoutes illégalesNi ses collaborateurs, ni lui-même, a-t-il dit, n'ont rien à se reprocher dans le scandale des écoutes téléphoniques qui frappe le groupe de presse News Corp. de Rupert Murdoch.
Le Premier ministre a affirmé devant la Chambre des communes qu'il n'aurait pas engagé l'ancien rédacteur en chef de News of the World s'il avait été au courant des écoutes.
Andy Coulson, qui a quitté News of the World en 2007 puis a travaillé au 10, Downing Street (il a démissionné en janvier de son poste), a été arrêté pour son rôle présumé dans les écoutes. Il a été remis en liberté conditionnelle.
Les travaillistes reprochent au Premier ministre conservateur des liens trop étroits avec News Corp., l'empire médiatique de Rupert Murdoch.
Le magnat de la presse a répondu mardi aux questions des députés britanniques sur les écoutes illégales qui auraient été pratiquées par son journal News of the World. Son fils James et Rebekah Brooks, qui dirige la branche britannique de son groupe, ont aussi été entendus.
"Le Premier ministre a fait le mauvais choix en choisissant de continuer à travailler avec M.Coulson", a lancé le chef de l'opposition, Ed Miliband. "Il a été pris dans un tragique conflit d'intérêt entre l'intégrité que les gens attendent de lui et ses liens personnels et professionnels avec M. Coulson."
David Cameron a écourté un voyage en Afrique pour participer à ce débat extraordinaire organisé mercredi à la Chambre des communes.
Alors qu'il était leader de l'opposition, il a embauché en 2007 comme chef de sa communication Andy Coulson, qui venait de démissionner de ses fonctions de rédacteur en chef de News of theWorld. Une démission qui suivait la condamnation d'un journaliste du tabloïd pour piratage de messageries téléphoniques.
Et le parti conservateur a reconnu mardi qu'Andy Coulson avait pu être conseillé, "de manière informelle", par Neil Wallis, ancien rédacteur en chef de News of the World, avant l'élection de mai 2010.
Neil Wallis est mis en cause dans le scandale des écoutes. Il a été arrêté jeudi dernier. Après avoir travaillé à News of the World, il a été embauché à Scotland Yard.
La mise en cause de Premier ministre dans cette affaire pourrait l'affaiblir politiquement, même s'il y a peu de chances qu'il démissionne.
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