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Le premier terminal méthanier ouvre en Pologne
Le premier bateau est venu livrer du gaz naturel liquéfié au terminal pétrolier de Swinoujscie. C’est une étape importante pour la Pologne qui veut mettre fin à sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. Avec cette infrastructure, Varsovie se verrait bien aussi en fournisseur de gaz pour l’Europe centrale.
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Le méthanier Al-Nuaman a vidé les 126 millions de m3 de gaz contenus dans ses cuves. Il y en aura bien d’autres à accoster au terminal de Swinoujscie dans les mois à venir. Le contrat qui lie Qatargas au groupe polonais Polish Gas and Oil Compagny doit durer 20 ans. A l’issue du déchargement s'est tenue une petite cérémonie, afin de lui donner le nom de l’ancien président Lech Kaczynski décédé dans un accident d’avion en 2010.
La capacité est de cinq milliards de m3, et elle devrait être augmentée de deux milliards dans les années à venir. La moitié de la consommation de gaz de la Pologne passera par ce port. Actuellement, un tiers du gaz en Pologne provient de ses propres ressources, environ 40% est importé de Russie et 20% d'Asie.
Au-delà de l’alimentation en gaz, il s’agit aussi de se débarrasser de la dépendance vis à vis de Gazprom et de la Russie. «Le nouveau terminal constitue le bien le plus précieux dans l'infrastructure gazière de la Pologne (car) libre de toute interférence russe. Il change la donne dans la région», selon un rapport du centre d'études et d'analyses américain CEPA consacré à la stratégie énergétique de la Pologne.
Dans un premier temps,Varsovie peut déjà faire pression pour renégocier le prix du gaz qu’elle importe de Russie. «Nous allons chercher d’autres solutions de contrat», a annoncé Piotr Naimski, le responsable gouvernemental aux infrastructures. Selon lui, le prix payé par la Pologne pour ce gaz est le plus élevé d’Europe. Ce à quoi Vladimir Poutine a répondu qu’il trouverait d’autres clients.
Rêves de grandeur
Mais ce terminal représente aussi une nouvelle donne énergétique pour la région. La Slovaquie, la République tchèque et la Hongrie sont dépendants de Gazprom, et n’ont pour l’heure aucune alternative. Aussi, ces pays se sont dit intéressés de travailler avec la Pologne.
Mais celle ci sera peut être confrontée à la chute de la demande pour le gaz en Europe. Depuis 2005, la baisse est constante. Le gaz liquéfié est, en plus, pénalisé par un prix supérieur à celui importé par gazoduc, en raison du coût de la regazéification qui s’élèverait à 80 euros pour 1000 m3. Ainsi en 2014, l’Union européenne a importé moins de 50 milliards de m3 de GNL contre 87 milliards en 2011.
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