Touché par un scandale, le président allemand ne veut pas démissionner
Accusé d'avoir tenté d'étouffer une affaire de crédit privé et d'avoir fait pression sur le quotidien "Bild", Christian Wulff a déclaré mercredi vouloir rester en poste.
Il s'accroche au pouvoir. Accusé d'avoir tenté d'étouffer une affaire de crédit privé et d'avoir fait pression sur le quotidien Bild, le président de la République allemand Christian Wulff a déclaré mercredi 4 janvier vouloir malgré tout rester en poste.
"J'assume la plénitude de mes fonctions, pour les cinq années de mon mandat", a affirmé le président dans une interview sur les deux chaînes de télévision publiques allemandes. Pourtant, les appels à la démission se font pressants depuis 48 heures.
Des révélations sur un prêt étouffées
L'affaire a débuté à la mi-décembre, lorsque la presse a publié des révélations sur un prêt de 500 000 euros qu'il aurait obtenu auprès de la femme d'un ami entrepreneur. Or, le président allemand était en relation d'affaires avec cet entrepreneur lorsqu'il était chef du gouvernement de Basse-Saxe. Depuis, le président, dont les fonctions sont essentiellement honorifiques mais qui peut être une autorité morale, est sous pression.
Mardi 3 janvier, l'affaire a continué d'enfler, après que Bild, le puissant quotidien fort de 12 millions de lecteurs, a révélé avoir subi des tentatives d'intimidation du président pour étouffer le scandale.
Un allié de la chancelière Angela Merkel
Mercredi, Christian Wulff a admis avoir commis "une faute grave [qu'il] regrette profondément, et pour laquelle [il] a présenté des excuses". La chancelière allemande Angela Merkel, une proche du président, attendait ces explications. Avant l'interview, le porte-parole d'Angela Merkel avait déclaré qu'elle lui faisait entièrement confiance.
La chancelière allemande avait rencontré des difficultés lors de l'élection il y a un an et demi de Christian Wulff : ce dernier avait été remporté le scrutin après trois tours. Les grands électeurs avaient en effet profité de ce vote pour montrer leur mécontentement vis-à-vis de la chancelière et de sa coalition de centre-droit.
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