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Le procès d'une militante néonazie a débuté en Allemagne

Le procès de Beate Zschäpe s'est ouvert ce lundi à Munich dans le sud de l'Allemagne. Cette jeune femme – membre d'un groupuscule d'extrême droite – est jugée pour neuf meurtres racistes entre 2000 et 2006 et pour celui d'une policière. C'est l'un des plus grands procès nénonazi en Allemagne de l'Après-guerre. Cette affaire avait bouleversé le pays.
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Michael Dalder Reuters)

Beate Zschäpe âgée de 38 ans est arrivée au tribunal de
Munich sans menottes vêtue d'un tailleur pantalon noir et d'une chemise
blanche. La seule survivante d'un trio néonazi est apparue pour la première
fois en public depuis qu'elle s'est rendue à la police le 8 novembre 2011. Elle
va être jugée pour neuf meurtres racistes entre 2000 et 2006 et pour le meurtre
d'une policière en 2007 ainsi que pour plusieurs attentats et des attaques de
banque.

Beate Zschäpe,
originaire d'Allemagne de l'Est a vécu dans la clandestinité pendant 13 ans.
Elle encourt une lourde peine de prison. Ses deux acolytes avec qui elle avait
fondé la clandestinité national-socialiste (NSU) se sont donné la mort en 2011
juste avant que Beate Zschäpe ne se rende.

Les familles accusées à
tort

Ce procès est important
en Allemagne car cette affaire a ravivé de vieilles plaies.
"Par sa
dimension historique, sociale et politique, ce procès est l'un  des  plus
importants de l'Après-guerre en Allemagne", ont estimé les avocats de Semiya
et Kerim Simsek, enfants d'un vendeur de fleurs immigré turc, tué en 2000.

Les
avocats des parties civiles espèrent aussi que ce procès pourra faire la
lumière sur ces meurtres de petits commerçants, la plupart turcs ou d'origine
turque, et sur les errements de l'enquête. Les familles ont été accusées à tort, et jamais
la piste xénophobe n'a, semble-t-il, été explorée sérieusement par les
enquêteurs. 

Des questions sans
réponses

Les familles de victimes
espèrent aussi comprendre pourquoi ces trois néonazis – qui étaient dans le
collimateur des services de renseignements intérieurs dès la fin des années 90 –
ont pu vivre si longtemps sans être inquiétés.

Mais toutes ces
questions ne trouveront sans doute pas de réponses. Un avocat de Beate Zshäpe a
déjà expliqué qu'elle ne comptait pas s'exprimer sur les faits reprochés. À ses
côtés, dans le box, quatre autres personnes sont jugées pour avoir apporté une
aide logistique au trio. Ce procès est prévu – au minimum – jusqu'en janvier 2014.
Il pourrait durer en réalité deux ans et demi. 

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