Le Royaume-Uni a une culture "sexiste", selon une rapporteuse de l'ONU
Lors d'une conférence de presse à Londres, une experte sud-africaine a dénoncé le harcèlement sexuel dans les écoles britannniques, et l'image négative de la femme dans la société outre-Manche.
Rashida Manjoo, experte sud-africaine et rapporteuse spéciale de l'ONU sur les violences faites aux femmes, a accusé, mardi 15 avril, la Grande-Bretagne d'entretenir une "culture sexiste", à l'issue d'une visite de seize jours dans le pays. "Le Royaume-Uni a une culture sexiste apparente et directe bien plus développée que dans les autres pays que j'ai visités", a affirmé Rashida Manjoo, sans préciser les "autres pays" dans lesquels elle s'est rendue.
"L'intimidation et le harcèlement sexuel sont la norme dans les écoles. Les médias britanniques sont responsables de diffuser une image négative et hyper-sexuée des femmes en utilisant leur corps comme un produit de marketing", a déploré l'experte de l'ONU lors d'une conférence de presse à Londres. Elle a fustigé "une culture sexiste de 'boys club' qui fausserait la perception des filles et des femmes dans ce pays", un mal qui serait en plus "ignoré".
Polémique autour d'un centre de rétention pour femmes
Dans son rapport, Rashida Manjoo confirme aussi qu'elle s'est "vu refuser l'accès à Yarl's Wood", l'un des plus grands centres de rétention pour femmes réfugiées en Europe, situé près de Bedford, dans le centre de l'Angleterre. Ouvert depuis 2001, ce centre fait souvent l'objet de polémiques, notamment sur les conditions de détention. "Je ne veux pas spéculer sur les raisons de ce refus mais si le gouvernement n'avait rien à cacher, il m'aurait laissé entrer", a déclaré l'experte.
Face à ces accusations, un porte-parole du ministère de l'Intérieur a répondu qu'une visite "dans le centre de rétention de Yarl's Wood n'avait jamais été convenue dans le cadre de l'enquête" de Rashida Manjoo, qui présentera son rapport lors de la session du Conseil des droits de l'homme en juin 2015.
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