Législatives en Grande-Bretagne : "Des petits partis plus puissants" (Jacques Leruez)
Pour Jacques Leruez, spécialiste de la vie politique britannique et membre du CNRS, cette année, "les petits partis ont tendance à être beaucoup plus puissants que d'habitude et ils risquent de faire suffisamment de voix pour gêner les deux grands partis." Ainsi, lors de ces législatives, "les libéraux-démocrates vont perdre énormément de sièges". Deux explications à cela, "la plupart de leurs électeurs ont très mal accepté leur alliance avec les conservateurs et le vote de protestation va maintenant à l'UKIP, United Kingdom Independence Party, qui risque de prendre beaucoup de voix, notamment aux conservateurs et notamment en Angleterre du Sud… mais sans avoir de chance d'emporter un nombre important de sièges."
Le 7 mai prochain, le conservateur David Cameron va donc tenter de rester à la tête du gouvernement. S'il est élu, il devra alors lancer un référendum, promis pour 2017, sur l'appartenance du Royaume Uni à l'Union européenne. Selon Jacques Leruez, "si [David Cameron] organise ce référendum, compte tenu de l'opinion actuelle, l'Angleterre, au moins, risque de voter 'non' et donc pour la rupture avec l'Union européenne même si le Premier ministre, lui-même, a dit qu'il fera campagne pour le 'oui' après avoir obtenu un certain nombre de concessions. Le problème c'est qu'il n'obtiendra pas suffisamment de concessions pour la Grande Bretagne aux yeux des euro-sceptiques."
Les euro-sceptiques en arbitre
Des euro-sceptiques qui se posent en arbitre même si Cameron peut afficher un bon bilan avec taux de croissance de 2,6% en 2014. "Le parti conservateur va mettre l'accent sur la reprise économique. Si on se place sur le plan strictement économique, le bilan de David Cameron est satisfaisant. Et il a obtenu le vote 'non' au référendum en Ecosse alors qu'il avait joué gros dans cette affaire."
Pour obtenir la majorité absolue, le parti vainqueur de ces élections devra remporter 326 sur les 650 sièges de l'assemblée britannique. Le match est d'ores et déjà serré avec le parti travailliste qui "fera campagne sur les inégalités et sur la mise en cause d'un certain nombre de services publics dont les services de santé." Fin mars, un sondage de la BBC plaçait d'ailleurs travaillistes et conservateurs à égalité avec 34% des estimations de votes. Des statistiques stables depuis 6 mois. L'Ukip arrive 3e avec 13% des voix devant les Lib-dem (8%), les Verts (5%). Les autres partis sont estimés à 6%.
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