Cet article date de plus de treize ans.

Législatives espagnoles : les abstentionnistes comme arbitres

Le Premier ministre sortant, le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero, donné favori, craint que ses électeurs, trop sûrs de leur victoire, ne s'abstiennent. Mariano Rajoy, le chef du Parti Populaire, table sur une victoire "dans le dernier virage", malgré son échec aux débats télévisés.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

Difficile de dire de quelle façon le meurtre d'un conseiller municipal socialiste, vendredi au Pays basque, va influencer le vote des Espagnols. La campagne électorale a été symboliquement écourtée de quelques heures, mais l'élection elle-même n'a pas été suspendue. Et la fille de l'élu assassiné a lancé hier un appel au vote.

En 2004, les attentats du 11 mars à Madrid, ont provoqué un sursaut d'indignation dans l'opinion, qui s'est massivement rendue aux urnes, alors que les intentions d'abstention semblaient fortes. Selon les analystes, la mobilisation des jeunes avait permis aux socialistes de s'imposer.

Cette fois encore, la plus grande crainte du Premier ministre espagnol est que ses électeurs ne s'égayent dans la nature, trop sûrs de la victoire. Il est vrai que les signaux sont au vert pour le socialiste qui s'est installé au Palacio de la Moncloa après sa victoire surprise de 2004. Le dernier sondage autorisé, qui date de lundi, accorde au PSOE quatre points d'avance sur son rival, le Parti Populaire de droite, mené par Mariano Rajoy. Zapatero est sorti vainqueur des deux débats télévisés qui l'ont opposé à Rajoy.

Mais il y a tout de même quelques ombres à ce tableau riant pour le socialiste. Son électorat est plus jeune et moins discipliné que celui de son adversaire. Quant aux sondages, si les ultimes enquêtes officielles lui donnent de l'avance, les données dont disposent les analystes politiques depuis lundi montrent que les écarts sont variables, et laissent préjuger d'un résultat serré : “gagner les débats ne signifie pas gagner les élections. Les débats se gagnent avec des arguments et les élections se gagnent avec des arguments et des votes”, martèle José Luis Zapatero.

Cette tendance redonne des ailes à Mariano Rajoy. Il en appelle aux déçus du socialisme et, filant la métaphore sportive, il prédit que le PP remportera les législatives “dans le dernier virage du dernier tour”, comme le fameux champion de moto espagnol Angel Nieto.

Grégoire Lecalot, avec agences

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.