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Leila Manteigas : «Apprendre la langue est une priorité»
Le 26 de l'allée Emile Zola à Massy (91) abrite des femmes dignes. D'origines diverses, elles se sont regroupées au sein d'une association. Plusieurs objectifs sont affichés: éduquer, pacifier ou orienter, en un mot : aider. Leur public ? Leurs enfants, mais aussi les nouveaux venus ou ceux qui ont toujours été là.
Rencontre avec quelques-unes d'entre elles
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Il fait beau cet après-midi là et quelques jeunes grillent une cigarette au pied du "26".
Au rez-de-chaussée du bâtiment, une odeur de friture accueille le visiteur. Aujourd'hui des collégiennes participent à un «atelier cuisine» et des nems home-made rissolent juste ce qu'il faut. La vingtaine de femmes assises autour de tables disparates boivent du thé, s'essaient au crochet ou au point de croix.
Il y a là des Algériennes, des Mauritaniennes, des Marocaines, une Brésilienne et une Malgache et Michèle, une «vraie» massicoise. Coumba Diawara se tourne vers elles : «Nous profitons des richesses de chacun. Michèle nous apprend le crochet, par exemple. En partageant nous nous enrichissons.»
Les rires sont de la partie Le quartier de Villaine est calme. Cela n'a pas toujours été le cas.
En 2008, un jeune homme est grièvement blessé au sortir d'une salle de prière, le jour de l'Aïd. Ses agresseurs vivent à Massy eux aussi et les habitants découvrent que leurs enfants n'osent plus traverser certains quartiers ; en silence, une véritable partition de la ville s'est opérée.
Coumba Diawara décide de réagir. «Entre femmes africaines, nous nous connaissions, nous nous apprécions mais nos enfants se tapaient dessus ; il fallait faire quelque chose.»
Son association a toujours milité pour le «vivre ensemble» et elle organise une marche blanche. Une prise de conscience commence et des rencontres entre jeunes sont organisées, des actions menées.
Aujourd'hui l'association des familles et amis de l'Afrique propose du chant, de la cuisine, des cours d'alphabétisation ou d'informatique et des sorties.
Des problèmes subsistent mais Coumba Diawara est fière de son bilan, persuadée que Massy s'est pacifié.
L'assemblée est intéressante à plus d'un titre. Des femmes arrivées il y a trente ans, d'autres il y a quelques semaines mais qui ont un point commun : elles sont venues en France pour rejoindre leur mari: «Oh ce n'est pas toujours l'amour au début mais ...l'appétit vient en mangeant !»
Rires dans la salle.
Leila Monteigas est arrivée du Brésil il y a trois ans. Elle a rencontré son mari via internet, a hésité longtemps avant de venir, puis a franchi le pas.
D'autres sont arrivées il y a très longtemps. Comme Fatima Mihoub installée depuis 37 ans en France et venue de Constantine en Algérie «sur un coup de tête», alors qu'elle venait de se marier.
A l'occasion de la journée de la femme AFAAM organise samedi 15 mars une après-midi dédiée aux parcours de vie de plusieurs membres de l'association (à partir de 15h30 au 6, rue Mazarik à Massy).
Parcours sur le globe c'est ici (via Storymap)
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