Les députés tchèques examinent enfin le Traité de Lisbonne
Le Premier ministre libéral Mirek Topolanek joue la carte de l'ouverture. Il a promis à ses pairs européens que la République tchèque ratifierait enfin le Traité. Mais le même Mirek Topolanek avait demandé et obtenu, par deux fois, en décembre et en janvier, le renvoi du vote parlementaire au nom du parti qu'il préside (Parti démocratique civique, ODS).
Une double demande de renvoi officiellement motivée par des raisons purement procédurales. En fait, le vote s'annonce très serré... et le terrain glissant. Dans un parlement très divisé sur la question, réunir la majorité constitutionnelle requise relève du miracle. D'autant que les divisions au Parlement existent aussi dans la société tchèque : le président eurosceptique Vaclav Klaus est opposé à la ratification du Traité, mais l'opinion publique y est favorable à 64%, selon un sondage.
Tout n'est donc pas gagné pour le Traité de Lisbonne. Car si les députés tchèques ratifient le texte, les sénateurs (très divisés aussi) devront à leur tour se prononcer. Enfin, le président Klaus devra consentir à le signer. Au niveau européen, la réforme des institutions reste également suspendue au nouveau référendum que l'Irlande envisage d'organiser en novembre, après le "non" prononcé en juin dernier.
En attendant, la rancoeur monte dans les nouveaux pays membres de l'UE, ceux de l'Est de l'Europe, entrés récemment dans l'Union, comme la Slovaquie ou la République tchèque, justement. Ils sont convaincus que le fossé se creuse avec les Etats plus riches et prospères de l'Ouest. "Sommes-nous vraiment dans le même bateau ?" a demandé le Premier ministre tchèque, dénonçant ceux qui "jettent de l'huile sur le feu". A moins de deux semaines d'un sommet de l'UE, Mirek Topolanek s'en est de nouveau pris implicitement à la France en fustigeant les tendances protectionnistes et nationalistes en Europe.
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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