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Les pandas de la discorde en Belgique

Deux pandas relancent la querelle communautaire entre Wallons et Flamands en Belgique. Le parti flamand accuse le Premier ministre Elio Di Rupo de favoritisme à l’égard des Wallons du zoo de Mons. C’est lui qui accueillera bientôt un couple de panda, au grand dam du zoo d’Anvers qui se dit mieux équipé.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Reporters)

 
Le N-VA (le parti flamand) s’étrangle d’indignation en apprenant qu’un couple de pandas prêté par la Chine séjournerait en Wallonie, et non au zoo d’Anvers.
Ce dernier avait accueilli des pandas quelques mois en 1987. Il serait donc hautement qualifié pour soigner ces animaux réputés fragiles.

Mais non ! le Premier ministre Elio Di Rupo s’apprêterait à les confier au parc animalier de Pairi Daiza à Brugelette près de Mons.
Le parti flamand veut y voir un favoritisme communautariste. La députée Zuhal Demir a annoncé son intention d’interpeller le Premier ministre sur ce sujet. «Je ne peux me défaire de l’impression qu’Elio Di Rupo a utilisé des moyens diplomatiques pour donner un coup de pouce à un parc animalier» de sa ville.
 
Le cabinet du Premier ministre a dû rappeler qu’il appuie toutes les demandes de soutiens, qu’elles soient flamandes, wallonnes ou bruxelloises. Et que pour les pandas, ce sont les autorités chinoises qui font le choix du zoo d’accueil.
De son côté, le parc Pairi Daiza précise avoir suivi scrupuleusement la procédure. Le dossier de candidature a été déposé il y a plus d’un an à Pékin, et c’est le seul émanant de Belgique. Accueillir des pandas est très difficile, il faut constituer une équipe qui négocie pas à pas avec la Chine.
 
Autant dire que le zoo d’Anvers s’est réveillé un peu tard. Il est difficile d’imaginer que ses responsables ne soient pas au courant de la longueur de la procédure. En France, le zoo de Beauval accueille le seul couple de pandas du pays. Une procédure qui a pris cinq années, soutenue par le président de la République, mais initiée par le zoo.
 
La porte-parole du zoo d’Anvers, Ilse Segers, a fait par de sa déception et de son indignation dans la presse locale (et flamande !). Au passage, elle a démontré son ignorance du dossier, supposant que le prêt de pandas était juste un geste diplomatique. On peut comprendre sa déception. Il n’y a que cinq zoos en Europe où l’on peut voir des pandas, et leur fréquentation en profite. Le panda est une attraction majeure, symbole également d'un zoo de haute compétence.

Mais cette indignation a surtout réveillé les nationalistes flamands pour qui le moindre prétexte est bon pour faire vibrer la fibre flamande. D'autant que les élections législatives sont prévues l'an prochain !

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