Les soldats russes ont débarqué à Saint-Nazaire
Le Smolny, navire militaire russe, s'est amarré tôt ce lundi dans le port de Saint-Nazaire. A son bord, quelque 400 marins russes, qui vont y être hébergés jusqu'à l'automne. Durant quatre mois, ils vont être formés à l'utilisation des deux porte-hélicoptères de type Mistral vendus par la France à la Russie, et qui sont en construction au chantier STX.
Le Smolny a été amarré derrière le Vladivostok, l'un des deux Bâtiments de projection et de commandement (BPC) que les marins vont apprendre à manoeuvrer. Navire amphibie, poste de commandement et hôpital embarqué, le Vladivostok, construit entre Saint-Nazaire et Saint-Petersbourg sera livré en octobre. Un deuxième BPC, le Sebastopol, doit lui être livré fin 2015 à la Russie. Il s'agit des deux plus gros navires de guerre français, après le porte-avion Charles-de-Gaulle : chacun des deux bateaux peut transporter jusqu'à 16 hélicoptères, 13 chars, une centaine de véhicules et 450 soldats.
Un contrat contesté
L'arrivée des marins russes s'est faite dans une relative indifférence, malgré les critiques qui ont accompagné la signature du contrat de vente entre la France et la Russie, en 2011. Ce contrat de 1,2 milliards actait la vente d'équipements militaires la plus importante entre un membre de l'Otan et la Russie.
Au mois de juin, Barack Obama avait estimé à l'issue d'un sommet du G7 à Bruxelles qu'il "aurait été préférable de suspendre " la vente des deux navires. Il avait exprimé son inquiétude sur la poursuite de ces contrats alors que la Russie avait "violé la loi internationale " en s'emparant de la Crimée. Toujours du côté de Washington, fin mai, trois élus du Congrès américain avaient suggéré à la France de rompre le contrat pour, à la place, vendre ou louer les deux bateaux à l'Otan.
Mais un "accueil républicain"
Sur place, à Saint-Nazaire, l'accueil réservé aux marins russes n'a pas souffert de ces tensions. Un seul opposant à la vente était présent lors de l'arrivée du Smolny. Hier, Bernard Grua avait organisé une manifestation qui avait rassemblé une cinquantaine de personnes.
Après l'accostage, une courte cérémonie a eu lieu sur le pont supérieur. La mairie a précisé s'en tenir "au protoctole républicain". "On ne fait rien de plus ou de moins que pour n'importe quel autre navire militaire. " Les marins auront le droit d'utiliser les infrastructures sportives de la ville, et un "programme des festivités " de l'été leur a été transmis pour qu'ils puissent profiter de leurs permissions de sortie.
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