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Lutte contre le terrorisme : "Il faut une législation européenne"

Contrôle des frontières, partage des informations... Le coordinateur de l'Union européenne pour la lutte contre le terrorisme, Gilles de Kerchove, veut aller plus loin.
Article rédigé par Jules Lavie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Europol est un "embryon de FBI", selon Gilles de Kerchove, qui veut étendre son action contre le terrorisme en Europe © MAXPPP)

Gilles de Kerchove, vous êtes "Coordinnateur de l'Union européenne pour la lutte contre le terrorisme"... Finalement, quelle est votre mission ?

C'est un job assez particulier. Il a été créé en réaction aux attentats de Madrid, en 2004. En fait, c'est quelqu'un qui fait la synthèse des politiques, de la prévention jusqu'à la répression en passant par la protection.Justement, de quoi souffre la lutte contre le terrorisme en Europe ?

Les Etats membres restent les premiers responsable de la sécurité intérieure. L'Europe n'est pas la première responsable, elle est là en soutien. C'est d'abord une réaction des Etats eux-mêmes. Nous n'avons pas de police, nous avons un embryon de FBI (Europol). C'est un processus long d'acquisition de crédibilité. Mon objectif : crédibiliser l'action de l'Union. 

Le 12 février il y aura un sommet européen au sujet de la lutte contre le terrorisme. Quels sont les objectifs ?

Il y a un grand chantier : j'attends une volonté des politiques d'aller plus loin dans le contrôle des frontières de l'espace Schengen, dans le nettoyage d'Internet (notamment des sites illégaux), d'aller plus loin dans le partage des informations en Europe et d'utiliser davantage nos outils : Europol, Interpol, Schengen Information System... Il faut prendre des mesures plus rapides.

On peut par exemple imaginer un grand fichier de ceux qui prennent l'avion, comme c'est le cas aux Etats-Unis ou au Canada ?

Ce système, les américains l'ont développé après le 11 septembre. Ils peuvent utiliser les données que les compagnies aériennes collectent (carte de crédit, numéros de téléphones, adresses...). Ils utilisent des algorithmes conçus pour détecter de possibles djihadistes parmi des millions de passagers. Exemple : si le passager paie son billet en liquide, s'il prend un aller sans retour, les autorités lui feront passer un contrôle secondaire. Il faut absolument se doter de ce système. C'est en cours dans une quinzaine de pays. Il faut qu'il y ait une législation européenne en termes d'efficaicté et de protection de la vie privée dans les meilleurs délais. 

Gilles de Kerchove, coordinateur de l'Union européenne pour la lutte contre le terrorisme

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