Manifestations en Géorgie : la répression se durcit contre les opposants à la loi sur "l'influence étrangère"

Depuis quelques jours, les passages à tabac de leaders politiques et d’ONG se multiplient, perpétrés par des hommes en tenue civile, et souvent masqués.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La police géorgienne arrête des manifestants pendant un rassemblement contre la loi sur "l'influence étrangère", le 2 mai 2024. (GIORGI ARJEVANIDZE / AFP)

Le pouvoir géorgien dégrade intentionnellement la situation, alors que les tensions restent très fortes entre le gouvernement et les opposants à son projet de loi sur les agents de l’étranger, qu'ils qualifient de "loi russe", celle-ci étant inspirée d'un texte russe de 2012, très liberticide. Le projet de loi vise à obliger les ONG et médias, dont plus de 20% du budget provient d’un autre pays, à se déclarer comme "agent de l’étranger". Son adoption est considérée par de larges pans de la société géorgienne comme un moyen de la couper de l’Occident et de le ramener de force dans l’orbite russe.

Face aux rassemblements massifs et qui durent depuis trois semaines, le pouvoir encourage la violence et les menaces contre ses opposants. Certaines figures de la société civile ont par exemple découvert, jeudi 9 mai, des tags et affiches à leur domicile ou leur bureau où ils sont désignés comme "traîtres" ou "ennemis de la nation". Des dizaines de ces personnes, actives dans l’opposition à la loi sur les agents de l’étranger, reçoivent aussi des appels téléphoniques de menaces et d’insultes.

Un blogueur arrêté après une perquisition à son domicile

Jeudi soir, Outcha Abachidzé, un blogueur, a été arrêté après une perquisition à son domicile, où il a été privé d’assistance d’un avocat. Les manifestants réunis devant son domicile ont crié "esclaves des Russes" aux policiers alors qu’ils quittaient l’immeuble. La répression commence, craignent-ils, espérant encore dans les jours à venir réunir encore plus d’opposants à cette loi qu’au soir du 1er mai, où ils étaient 80 000 devant le Parlement. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.