Angela Merkel resserre une dernière fois les liens de l'Allemagne avec la Russie
Angela Merkel a rencontré, vendredi 20 août à Moscou, le président russe Vladimir Poutine. C'était la dernière fois avant de quitter le pouvoir allemand. L'analyse de Bertrand Badie, spécialiste des relations internationales, sur franceinfo vendredi soir.
L'ultime visite d'Angela Merkel à Vladimir Poutine, vendredi 20 août, est "un acte à prendre au sérieux. C'est une certaine manière de se démarquer à l'intérieur du camp occidental, une certaine façon aussi de promouvoir une diplomatie d'ouverture. Il faut recevoir cette séquence comme l'image de ce qu'est la diplomatie de l'Allemagne : une politique étrangère originale", explique Bertrand Badie, professeur émérite à Sciences Po Paris, vendredi soir sur franceinfo.
"Cette diplomatie est plus ouverte au dialogue avec la Russie et la Chine, c'est dans sa modestie et sa discrétion que la politique étrangère allemande est en train de marquer des points", estime-t-il.
Pour Navalny, pas d'espoir "à court terme"
"L'idée de Vladimir Poutine, c'est d'avoir des relations avec les Etats européens et de laisser de côté l'Union européenne, défaire l'UE. C'est une façon pour le président russe de marquer sa préférence avec l'Allemagne, avec laquelle il travaille depuis longtemps", ajoute ce spécialiste des relations internationales.
Sur le conflit russo-ukrainien, "Angela Merkel pense qu'elle est la mieux placée pour obtenir un équilibre, une amorce de solution", analyse-t-il.
Sur le dossier Navalny, "on ne peut rien espérer à court terme. Plus on fait pression sur Poutine, plus il marque sa dureté. Mais on peut penser que l'opposant Alexeï Navalny ne passera pas toute sa vie en prison. Seulement Poutine tient à rester le maître du temps", conclut Bertrand Badie, auteur notamment du livre Les Puissances mondialisées aux éditions Odile-Jacob.
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