Annonces d'Emmanuel Macron à Prague : "On est bien dans cette logique européenne de soutenir l'Ukraine dans la durée" pour le général Jérôme Pellistrandi
Pour le général Jérôme Pellistrandi, cet envoi de nouveaux canons Caesar en Ukraine est une aide non négligeable "mais il va falloir qu'elle s'inscrive sur la durée", car "la guerre va durer, il est donc nécessaire pour les Ukrainiens d'avoir ce qu'il faut au bon moment."
"On est bien dans cette logique européenne de soutenir l'Ukraine dans la durée", déclare vendredi 7 octobre sur franceinfo le général Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la revue Défense Nationale. Il réagissait aux annonces faites par Emmanuel Macron depuis Prague. Concernant la création d'un fonds pour l'Ukraine, il explique que la difficulté c'est avant tout "de rester cohérent" et affirme que le sommet de Prague est un "succès" qui montre "une prise de conscience d'un destin commun".
franceinfo : La France dit envisager de livrer six canons Caesar supplémentaires à Kiev. Des canons initialement commandés par le Danemark, est-ce que ça veut dire qu'on n'a plus rien à livrer à l'Ukraine ?
Jérôme Pellistrandi : Le choix qui a été fait c'est de préserver nos capacités militaires pour conserver des capacités crédibles. Il y a donc cette opportunité, en liaison avec le Danemark, de pouvoir fournir ces nouveaux canons Caesar, en cours de développement. C'est une aide non seulement de la France mais aussi du Danemark. On est bien dans cette logique européenne de soutenir l'Ukraine dans la durée.
Depuis Prague, Emmanuel Macron a également annoncé la création d'un fonds européen de 100 millions d'euros pour l'Ukraine. Est-ce que c'est suffisant pour répondre aux demandes de Volodymyr Zelensky ?
Dans un premier temps c'est une aide non négligeable mais il va falloir qu'elle s'inscrive sur la durée. La difficulté à la fois pour les Européens et pour l'Ukraine, c'est d'être le plus cohérent possible et pas d'accumuler un maximum d'équipement. On est dans un processus qui s'inscrit dans le temps long. La guerre va durer, il est donc nécessaire pour les Ukrainiens d'avoir ce qu'il faut au bon moment.
Est-ce que l'Europe tente aussi d'exister face aux milliards versés par les Etats-Unis ?
Cette guerre est un catalyseur pour l'Europe qui se rend compte que l'Otan est indispensable pour assurer sa sécurité mais qu'il faut aussi conforter son autonomie stratégique en particulier dans le champ de la défense. On l'a vu à l'occasion du sommet de Prague, on voit bien que les pays européens se rendent compte qu'il faut aujourd'hui être cohérent face à l'envahisseur russe. Il faut saluer le succès de cette conférence. Le projet a été lancé il y a à peine six mois et a réuni 44 chefs d'Etats. Cela veut dire qu'il y a une prise de conscience d'un destin commun et qu'on ne peut pas laisser faire la Russie dans son projet de destruction de l'Etat ukrainien.
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