: Reportage "Nous devons être prêts" : les volontaires ukrainiens se forment à la guerre face à la menace d'une invasion russe
Alors que plusieurs pays ont demandé à leurs ressortissants de quitter le pays, l'armée ukrainienne se prépare à un potentiel conflit, notamment ses réservistes qui s'entraînent au combat et forment des volontaires civils à la guerre. franceinfo a pu assister à l'un de ces entraînements.
La menace d'un conflit à grande échelle plane sur l'Ukraine. Alors qu'à sa frontière avec la Russie, les tensions sont toujours aussi fortes, avec des dizaines de milliers de soldats russes mobilisés, les Ukrainiens se préparent : le gouvernement veut recruter plus de 100 000 volontaires pour rejoindre les "brigades de défense territoriale", qui viendront soutenir les forces armées en cas de guerre.
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Au cœur de la forêt, dans la banlieue de Kiev, sur un site industriel désaffecté, une centaine de personnes s'entraînent. Et autour, beaucoup de journalistes sont présents. L'objectif est ici de pouvoir intégrer au moins 6 000 volontaires dans la brigade de défense territoriale de la ville. Et l'ambition du gouvernement de recruter 130 000 citoyens.
Roumilla, 59 ans, en doudoune, tient un fusil en bois entre ses mains. Elle est fonctionnaire, habite la région de Donetsk et se dit prête à donner sa vie pour son pays.
Cela fait sept ans qu'il y a la guerre et je trouve que c'est le moment de prendre les armes pour défendre la patrie, la ville et mes enfants."
Roumilla, 59 ansà franceinfo
Anton Goloborodko, instructeur, réserviste de l'armée, explique aux volontaires comment charger et décharger une arme. "Il y a ici des ingénieurs, des chauffeurs, des responsables marketing, des entrepreneurs, des médecins, des profils très différents, indique-t-il. Les gens qui rejoignent la défense territoriale sont des patriotes éveillés qui comprennent que la défense de l'Ukraine est aussi leur affaire."
"Ces dernières années nous ont prouvé que la guerre pouvait arriver à n'importe quel moment et peut-être que le moment est venu, conclut Anton Goloborodko. Ou peut-être que non, mais nous devons être prêts, car que le Kremlin pourrait bien perdre la tête..."
Un peu plus loin, Vadim, 61 ans, éditeur, s'entraîne, lui aussi. "Il faut s'entraîner parce qu'avoir Moscou comme voisin, ça représente toujours un danger, sourit-il. Les Russes veulent nous voir tous terroristes ou nationalistes. Mais notre démarche est patriote : s'ils ne nous dérangent pas, qu'ils ne nous dérangent pas, tout ira bien.", lâche le sexagénaire, qui simule en groupe un jet de grenade. Et l'instructeur de faire répéter aux volontaires : "Gloire à l'Ukraine, gloire aux héros".
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