Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du 2 janvier 2023
Après un Nouvel An marqué par des bombardements russes sur Kiev et d'autres villes, qui ont fait au moins cinq morts et une cinquantaine de blessés, de nouvelles frappes ont provoqué lundi 2 janvier des coupures de courant à Kiev. Dans le même temps, une frappe ukrainienne a provoqué la mort de 63 soldats russes, en territoire séparatiste dans l'est du pays en Ukraine, a reconnu Moscou.
Nouvelle attaque sur Kiev
Une nouvelle attaque aérienne a visé Kiev lundi à l'aube, après une journée du Nouvel An marquée par des dizaines de frappes russes en Ukraine qui ont fait au moins cinq morts et des dizaines de blessés. "Les Russes ont lancé plusieurs vagues de drones Shahed" de fabrication iranienne, a déclaré Oleksiï Kouleba, le chef de l'administration militaire de la région de Kiev, précisant que les frappes étaient dirigées contre des "infrastructures essentielles".
La défense antiaérienne ukrainienne a affirmé avoir abattu 41 drones et un missile russes. L'opérateur DTEK a annoncé que l'attaque avait infligé des "dégâts" aux infrastructures liées à l'alimentation en électricité de Kiev et qu'il devait de ce fait imposer des coupures d'urgence. La compagnie nationale Ukrenergo a confirmé les pannes de courant, tout en assurant que la situation était "totalement sous contrôle". Après une série de revers militaires, Moscou a opté à partir d'octobre pour une tactique de bombardement des infrastructures de l'Ukraine.
Au moins 63 militaires russes tués lors d'une frappe
La Russie a reconnu lundi la mort de 63 de ses soldats en Ukraine, tués dans une frappe ukrainienne en territoire séparatiste dans l'est du pays. Il s'agit des plus lourdes pertes en une seule attaque admises par Moscou depuis le début de l'invasion. L'état-major ukrainien a confirmé avoir mené cette frappe, réalisée selon lui avant le Nouvel An le 31 décembre. "Les pertes en termes de personnel pour les occupants sont en train d'être précisées", a ajouté l'état-major ukrainien, après que l'armée a évoqué dans un premier temps jusqu'à 400 soldats russes tués.
Selon le ministère russe de la Défense, les militaires ont été tués dans l'explosion de "quatre missiles" tirés par des systèmes HIMARS, une arme fournie par les Etats-Unis aux forces ukrainiennes. L'armée russe n'a qu'à de très rares reprises donné un bilan de son offensive ou communiqué sur ses pertes. Selon le porte-parole du ministère russe de la Défense, ces missiles ont frappé "un centre de déploiement provisoire" de l'armée russe à Makiïvka, ville sous occupation russe située à l'est de la ville séparatiste de Donetsk.
Un jeu vidéo de guerre à l'origine d'une vague de désinformation
Les images semblent plus vraies que nature, mais sont en réalité tirées de jeux vidéo de guerre comme Arma 3 qui alimentent le flot de désinformation. Des soldats s'affrontent dans des villes incendiées, des avions de combat sont abattus par des missiles, des drones pulvérisent des tanks... Des clips tirés de ce jeu, auxquels sont souvent ajoutés les bandeaux "En direct" ou "Breaking News" pour leur donner un aspect plus authentique, ont fréquemment été utilisés dans de fausses vidéos censées représenter l'invasion russe de l'Ukraine.
L'aisance avec laquelle elles trompent le public, et parfois même des chaînes de télévision, inquiète les chercheurs. C'est "un rappel de la facilité avec laquelle on peut duper les gens", estime auprès de l'AFP Claire Wardle, co-directrice de l'Information Futures Lab de l'université Brown. "Avec l'amélioration des visuels de jeux vidéo, les images de synthèse peuvent, au premier coup d'œil, sembler vraies", explique-t-elle. "Il faut que les gens sachent comment vérifier la véracité de ces images, en particulier comment examiner les métadonnées, afin que ces erreurs soient évitées, surtout par les médias."
Les exportations de gaz russe ont chuté de plus de 45% en 2022
Les exportations de gaz de Gazprom, hors pays de l'ex-bloc soviétique, ont chuté de 45,5% en 2022, selon des résultats annoncés lundi. Après les sanctions économiques prises par l'Occident contre la Russie, en réaction à l'invasion russe en Ukraine, Moscou a fortement réduit ses exportations d'hydrocarbures vers l'UE.
Dans un communiqué, le PDG de Gazprom, Alexeï Miller a souligné que le groupe avait exporté 100,9 milliards de mètres cubes de gaz en 2022 aux pays de "l'étranger lointain", un terme n'incluant pas les ex-républiques soviétiques. En 2021, Gazprom avait exporté 185,1 milliards de mètres cubes vers ces mêmes pays.
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