Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du lundi 13 juin
Les forces ukrainiennes ont reconnu avoir abandonné le centre de Sievierodonetsk, à la suite d'une nouvelle offensive russe sur cette ville clé de l'est du pays.
Au 110e jour de la guerre en Ukraine, les forces russes consolident leurs positions dans l'est du pays. Le "coût humain" de la bataille de Sievierodonetsk est "terrifiant", a déclaré le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, lundi 13 juin. Franceinfo résume les principaux faits de la journée.
L'armée ukrainienne abandonne le centre de Sievierodonetsk aux Russes
Les forces ukrainiennes ont reconnu lundi avoir abandonné le centre de Sievierodonetsk, à la suite d'une nouvelle offensive russe sur cette ville clé de l'est de l'Ukraine. "Avec le soutien de l'artillerie, l'ennemi a mené un assaut à Sievierodonetsk, a enregistré un succès partiel et repoussé nos unités du centre-ville. Les hostilités se poursuivent", a déclaré lundi matin l'état-major ukrainien.
Serguiï Gaïdaï, gouverneur de la région de Louhansk – dont Sievierodonetsk est le centre administratif pour la partie contrôlée par les autorités ukrainiennes – a confirmé que les forces ukrainiennes avaient été repoussées du centre. "Les combats de rue se poursuivent (...) les Russes continuent de détruire la ville", a-t-il écrit sur Facebook, publiant des photos d'immeubles dévastés en flammes. "Le coût humain de cette bataille pour nous est très élevé. Il est juste terrifiant", a déclaré le président ukrainien dans son allocution quotidienne à ses concitoyens diffusée sur Telegram.
Selon les séparatistes prorusses combattant avec les Russes dans cette région, les dernières divisions ukrainiennes à Sievierodonetsk sont désormais "bloquées", après la destruction du dernier pont qui permettait de gagner la ville voisine de Lyssytchansk. "Elles ont deux possibilités (..), se rendre ou mourir", a affirmé Edouard Bassourine, porte-parole des séparatistes. De son côté, Serguiï Gaïdaï a démenti tout encerclement.
L'Ukraine a perdu "un quart de ses terres cultivables"
L'Ukraine a perdu un quart de ses terres cultivables du fait de l'occupation russe de certaines régions, dans le Sud et l'Est, a annoncé lundi son ministère de l'Agriculture, tout en se montrant rassurant. "Malgré la perte de 25% des terres cultivables, la structure des cultures semées cette année est plus que suffisante pour assurer la consommation" de la population ukrainienne, a affirmé le ministre adjoint de l'Agriculture, Taras Vysotskiï, lors d'une conférence de presse.
Selon lui, "la consommation a également diminué en raison des déplacements massifs [de population] et des migrations externes", hors du pays. Plus de sept millions d'Ukrainiens sont déplacés à l'intérieur de leur pays, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). S'y ajoutent 7,3 millions de personnes qui ont fui à l'étranger, dont plus de la moitié en Pologne.
"Les agriculteurs ukrainiens ont réussi à se préparer relativement bien à l'ensemencement avant le début de la guerre", a ajouté Taras Vysotskiï. "En février, l'Ukraine avait déjà importé environ 70% des engrais nécessaires, 60% des produits phytosanitaires et environ un tiers de la quantité de carburant requise" pour l'ensemencement, a-t-il détaillé. La Russie et l'Ukraine assurent à elles deux 30% des exportations mondiales de blé.
Quatre villages du nord de l'Ukraine évacués à cause de frappes russes
Trois frappes russes ont touché la ville de Prylouky dans le nord de l'Ukraine. Aucun détail n'a été fourni sur l'infrastructure visée à Prylouky qui abrite un aérodrome militaire. Après ces bombardements, l'évacuation de quatre villages – Zaïzd, Petrivské, Tykhé et Soukhostavets – a été ordonnée, a expliqué le responsable de la défense civile de la région, Serguiï Boldyrev, cité par le média Souspilné. "Il existe une menace de propagation du feu", a-t-il ajouté.
Après le retrait des troupes russes début avril de la région de Kiev et du nord du pays, cette région est relativement épargnée par les combats entre les armées ukrainienne et russe.
La France veut réévaluer ses dépenses militaires
L'offensive russe en Ukraine a engendré, pour la France, "une entrée dans une économie de guerre dans laquelle, je crois, nous allons durablement devoir nous organiser", a déclaré Emmanuel Macron, lundi. Le chef de l'Etat a fait cette déclaration en ouverture du salon Eurosatory, plus grand salon international de défense et de sécurité terrestres à Villepinte, au nord-est de Paris.
Le président français souhaite donc une "réévaluation" de la loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025 pour "ajuster les moyens aux menaces". "J'ai demandé au ministre et au chef d'état-major des armées de pouvoir mener dans les semaines qui viennent une réévaluation de cette loi de programmation militaire à l'aune du contexte géopolitique", a-t-il affirmé.
Paris a amorcé en 2017 une nette remontée en puissance des crédits défense après des années de disette. Le budget du ministère des Armées va de nouveau croître en 2022, à 40,9 milliards d'euros, conformément à la LPM 2019-2025 qui prévoit d'atteindre 50 milliards d'euros en 2025. Le président n'a toutefois pas précisé s'il comptait augmenter davantage que prévu le budget de défense ou s'il s'agissait de revoir les priorités.
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