Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du mercredi 3 mai
Que s'est-il passé au-dessus du Kremlin, à Moscou, dans la nuit du mardi 2 au mercredi 3 mai ? Les autorités russes ont accusé l'Ukraine d'"une tentative d'acte terroriste et un attentat contre la vie du président" Vladimir Poutine, par l'envoi de deux drones abattus alors qu'ils approchaient du palais présidentiel russe. Une des vidéos diffusées mercredi par des médias russes sur les réseaux sociaux montre un engin exploser dans une gerbe de flammes au sommet de la coupole du Palais du Sénat, l'un des principaux bâtiments dans l'enceinte du Kremlin. Le président russe était absent, et les autorités n'ont pas fait état de blessés.
>> "Il y a très peu de raisons de penser que c'est une attaque ukrainienne", réagit un spécialiste
"Nous n'avons pas attaqué Poutine", a assuré le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d'une conférence de presse à Helsinki (Finlande). "Nous n'avons pas suffisamment d'armes pour ça", a-t-il notamment justifié. Des hauts responsables russes le tiennent responsables et ont appelé à des représailles : "Après l'attentat terroriste d'aujourd'hui, il ne reste pas d'alternative, à part l'élimination physique de Zelensky et de sa clique", a écrit l'ex-président Dmitri Medvedev sur Telegram. Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a déclaré de son côté prendre "tout ce qui sort du Kremlin avec beaucoup de précaution". La Russie a annoncé l'ouverture d'une enquête pour "terrorisme", et promis de maintenir le défilé militaire du 9 mai, malgré la multiplication des attaques suspectées. Voici le reste des informations importantes de cette journée.
Lourd bilan dans la région de Kherson
Des frappes russes "massives" ont touché cette région du sud de l'Ukraine mercredi. Selon un bilan actualisé en fin de journée par Volodymyr Zelensky sur Telegram, elles ont tué 21 personnes et fait 48 blessés. Le président ukrainien affirme que des obus russes ont touché "une gare et un carrefour, un immeuble, un magasin d'outillage, un supermarché et une station-service". "Nous ne pardonnerons jamais", a-t-il également écrit. Les autorités ukrainiennes avaient notamment indiqué, un peu plus tôt, que trois personnes avaient été tuées alors qu'elles réparaient un site énergétique.
Nouvelles prémices d'une contre-offensive ukrainienne
Le chef de l'administration militaire de la région de Kherson, Oleksandre Prokoudine, a décrété un couvre-feu à partir de vendredi soir et pendant 58 heures, jusqu'à lundi matin. Il a justifié "ces restrictions temporaires" par "la nécessité" pour "les forces de l'ordre de pouvoir faire leur travail".
Pour aider les opérations ukrainiennes, les Etats-Unis ont annoncé un nouvel envoi d'une valeur de 300 millions de dollars, principalement composé de munitions pour l'artillerie, dont des roquettes pour les lance-missiles Himars.
Zelensky en visite en Finlande
Le président ukrainien a effectué un déplacement inattendu en Finlande. "Je crois que cette année sera décisive pour nous, pour l'Europe, pour l'Ukraine, décisive pour la victoire" sur la Russie, a déclaré Volodymyr Zelensky lors d'une conférence de presse avec son homologue finlandais Sauli Niinisto, qu'il a rencontré en marge d'une réunion des pays nordiques. Il a félicité la Finlande pour son entrée dans l'Otan, en avril : l'Ukraine "a besoin du même niveau de garanties de sécurité", a-t-il souligné.
Sauli Niinisto est lui revenu sur le sujet de l'éventuelle fourniture à l'Ukraine d'avions de combat américains F-18 en service en Finlande, évoquée précédemment par la Première ministre sortante Sanna Marin, soulignant que, le cas échéant, celle-ci ne pourrait avoir lieu avant la livraison des F-35 qui doivent les remplacer, attendue en 2025.
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