Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du vendredi 16 septembre
Un charnier a été découvert à Izioum, ville de l'est de l'Ukraine récemment reprise aux forces russes. Certains corps exhumés présentent des "signes de mort violente".
A Izioum, les enquêteurs ukrainiens ont commencé, vendredi 16 septembre, à exhumer les corps. Dans cette ville reprise aux forces russes, plus de 400 tombes ont été découvertes. Selon les autorités locales, certains corps ont "les mains liées", et de "toute évidence, ces personnes ont été torturées et exécutées". Voici ce qu'il faut retenir de la journée.
Des "signes de mort violente" sur les corps exhumés
"99%" des corps exhumés vendredi près d'Izioum "présentaient des signes de mort violente", affirme le gouverneur régional, Oleg Synegoubov. "Il y a plusieurs corps avec les mains liées derrière le dos et une personne est enterrée avec une corde autour du cou. De toute évidence, ces personnes ont été torturées et exécutées", selon lui.
Selon lui, ce sont au total "450 corps de civils portant des traces de mort violente et de torture" qui ont été enterrés sur ce site. "Il y avait aussi des enfants" parmi les corps exhumés dans la journée par les "200 agents et experts" qui travaillent sur le site.
L'UE se dit "profondément choquée", Emmanuel Macron condamne des "atrocités"
La découverte de ces tombes a suscité de nombreuses réactions sur la scène internationale. Emmanuel Macron a condamné "avec la plus grande fermeté les atrocités" commises "sous occupation russe". Moscou agit de "manière épouvantable et cela se voit et se répète (...). On voit ce qu'elle laisse dans son sillage", a quant à lui commenté le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken.
Je condamne avec la plus grande fermeté les atrocités commises à Izioum, en Ukraine, sous occupation russe. Leurs auteurs devront répondre de leurs actes. Il n’y a pas de paix sans justice.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) September 16, 2022
"La Russie, ses dirigeants politiques et toutes les personnes impliquées dans les violations continues du droit international et du droit humanitaire international en Ukraine devront rendre des comptes", a estimé le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.
Découverte de "salles de torture", selon la police ukrainienne
Le chef de la police ukrainienne, Igor Klymenko, a de son côté annoncé la découverte de dix "salles de torture" dans des localités reprises aux Russes dans la région de Kharkiv, dont six à Izioum et deux dans la ville de Balakliïa.
Les forces russes ont été accusées de nombreuses exactions dans les zones qui étaient sous leur contrôle, notamment à Boutcha, en banlieue de Kiev, où des corps de civils froidement exécutés avaient été découverts après leur retrait fin mars. Moscou nie que ses soldats aient commis ces atrocités.
Vladimir Poutine veut poursuivre la guerre
Vladimir Poutine a affirmé que la Russie ne se hâtait pas d'achever sa campagne militaire en Ukraine, malgré la contre-offensive ukrainienne. "Le plan (des opérations) ne nécessite pas de changement, (...) nous ne sommes pas pressés", a-t-il assuré en marge d'un sommet en Ouzbékistan.
Le président russe a assuré que la stratégie des forces russes n'avait pas changé et qu'elles continuaient à conquérir des territoires. "Nos opérations offensives, dans le Donbass, ne s'arrêtent pas, elles avancent à un petit rythme (...) l'armée russe occupe de plus en plus de nouveaux territoires", a-t-il déclaré.
Côté diplomatique, Moscou a par ailleurs essuyé un revers vendredi aux Nations unies. Les Etats membres de l'ONU ont autorisé de façon exceptionnelle Volodymyr Zelensky à s'exprimer par l'intermédiaire d'un message vidéo lors de l'Assemblée générale annuelle la semaine prochaine.
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