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Témoignage Guerre en Ukraine : l'appel à l'aide d'un Français dont la famille est bloquée près de Tchernobyl

La femme et la fille de Thomas Bertrand, expatrié au Danemark, s'étaient rendues en Ukraine pour rendre visite à des proches. Il demande la mise en place d'un convoi humanitaire pour rapatrier tous les étrangers coincés dans cette localité.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La ville d'Ivankiv, près de Tchernobyl, en février 2022. (XAVIER FRERE / MAXPPP)

"Le problème, c'est que maintenant c'est quitte ou double : ou on espère un cessez-le-feu, un couloir humanitaire ou alors la guerre va de mal en pis, tout est bombardé et ce ne sera même plus la peine d'espérer faire quoi que ce soit", témoigne, dimanche 13 mars, Thomas Bertrand, un Français dont l'épouse et la fille de quatre ans sont bloquées à Slavoutych, près de Tchernobyl, en Ukraine. Selon lui, "cinq ou six ressortissants français" sont coincés dans cette ville isolée.

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Thomas Bertrand demande au Quai d'Orsay d'agir au plus vite : "On appelle quasiment tous les jours la cellule de crise pour savoir ce qui est prévu, malheureusement pas grand chose ne bouge", déplore-t-il. Ce Français originaire du Tarn-et-Garonne et actuellement expatrié au Danemark souhaite qu'un convoi soit dépêché à Slavoutytch pour rapatrier les Français.

"La cellule de crise du Quai d'Orsay dit qu'elle ne peut pas nous aider car c'est très dangereux"

Thomas Bertrand

à franceinfo

Le père de famille espère une action coordonnée de l'ambassade de France en Ukraine et de l'ambassade de France en Biélorussie.

"Il sont limite au niveau de la nourriture"

En plus des Français, la ville de Slavoutytch abrite notamment des ressortissants suisses et portugais, eux aussi bloqués sur place, selon Thomas Bertrand : "Tout le monde veut partir, il n'y a pas un ressortissant que je connais qui ne veut pas quitter le pays. Il y a des personnes âgées, des personnes en bas-âge donc ce n'est pas facile de faire un convoi de leur propre chef. De plus, il n'y a qu'une seule route pour rejoindre la ville et cette route est très dangereuse car elle passe par Tchernihiv [ville au nord de Kiev, désormais sous le contrôle de l'armée russe]" 

Slavoutytch est, pour le moment, épargnée par les combats, avance Thomas Bertrand : "La situation est plutôt calme car c'est une ville très isolée, au milieu de la forêt, relativement difficile d'accès". En revanche, les conditions de vie se dégradent de jour en jour sur place. "Il n'y a désormais plus d'électricité, peu d'essence disponible, pas assez en tout cas pour rejoindre Kiev, ils n'ont plus de médicaments, ils sont limite au niveau de la nourriture", décrit le Français qui a pu obtenir quelques nouvelles de son épouse "par texto" dimanche.

"En plus d'évacuer les étrangers, il faudrait faire parvenir un convoi humanitaire dans cette ville"

Thomas Bertrand

à franceinfo


La présence de plusieurs ressortissants français à Slavoutytch s'explique par la proximité de la ville avec Tchernobyl, selon Thomas Bertrand : "Slavoutytch a hébergé beaucoup de Français au moment de la création de la nouvelle arche de confinement du réacteur numéro 4, tous les expatriés étaient logés dans cette ville, énormément de personnes y ont, comme moi, rencontré leur épouse. Des retraités français d'EDF sont restés vivre sur place".

Son épouse et sa fille avaient profité des vacances scolaires pour effectuer un séjour à Slavoutytch. "Beaucoup de monde était allé voir la famille", explique Thomas Bertrand. Lui-même expatrié au Danemark, se dit "inquiet mais pas terrorisé" par la situation. "Jusqu'à présent on arrivait à se joindre, je pouvais parler à ma fille, la voir en vidéo, donc malgré mon inquiétude constante j'étais rassuré. Maintenant qu'il n'y a plus d'électricité ni internet, la pression monte encore plus", confie-t-il.

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