Guerre en Ukraine : l'incohérence russe à Marioupol
Après avoir permis la libération de civils de l'usine d'Azovstal, les forces russes l'ont attaquée le lendemain. Une tactique sans cohérence qui vise uniquement à faire durer le supplice selon Jean-Paul Palomeros, ancien chef d’Etat major de l’armée de l’air française et ancien commandant suprême de l’Otan.
Mardi 3 mai, les forces russes ont attaqué la ville de Marioupol et l’usine d’Azovstal où se cachent encore des civils ukrainiens. Un lieu que l’on pensait imprenable. "Cela fait partie de la stratégie du chaud et du froid menée par Vladimir Poutine. Il veut mettre la pression sur les défenseurs de Marioupol alors qu’il avait indiqué au départ ne pas vouloir entrer dans ce complexe pour risquer des vies. Il entretien progressivement l’idée que ces combattants ukrainiens sont perdus, fait durer le supplice pour mieux en faire un exemple et punir ceux qui ont voulu lui résister à Marioupol depuis 2014 et plus particulièrement dans ce dernier bastion", considère Jean-Paul Palomeros, ancien chef d’Etat major de l’armée de l’air française et ancien commandant suprême de l’Otan.
"Etrangler l'Ukraine"
Un comportement contradictoire, car à la fois on laisse sortir des civils et en même temps on bombarde, il n’y semble pas y avoir de logique militaire. "Elle a disparu depuis longtemps. C’est de la violence à l’état pur pour monter que tout ce qui tente de résister doit être contré sans pitié. Il a fait des images de propagande avec la sortie d’une centaine de civils. Mais il ne faut pas attendre de merci chez Poutine", poursuit-il. Les autorités de Marioupol évoquent plus de 90% de la ville en ruine, une politique de la terre brulée voulue par les Russes : "On revient à cette logique de punition. A ce stade Poutine n’en a pas grand-chose à faire. Il veut conquérir le territoire et frapper l’imagination en montrant qu’il n’y a pas d’autre issue que de se soumettre".
Mais alors, les occidentaux doivent-ils augmenter leur aide militaire dès maintenant ? "Oui, c’est le moment crucial. Il n’y a pas de négociation possible, on est dans l’affrontement et les Ukrainiens doivent résister. Leur ligne de vie c’est cette livraison d’armes. Il y a la bataille militaire et celle économique, au sens large, pour étrangler l’Ukraine, dont l’économie a chuté", souligne Jean-Paul Palomeros.
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